Le 14 juillet, le président américain Joe Biden et le premier ministre israélien Yair Lapid ont signé une déclaration stratégique commune qui souligne les liens entre les deux pays, qui promet une coopération bilatérale accrue et qui s’engage à empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire. Cette déclarations s’en prend également au mouvement de boycott, de désinvestissement et sanctions (BDS), le mouvement non violent visant à faire pression sur Israël pour qu’il respecte ses obligations en vertu du droit international.
"Les États-Unis et Israël affirment qu’ils continueront à travailler ensemble pour lutter contre tous les efforts visant à boycotter ou à délégitimer Israël, à nier son droit à l’autodéfense ou à le désigner injustement dans n’importe quel forum, y compris aux Nations unies ou à la Cour pénale internationale", peut-on lire dans la déclaration conjointe de partenariat stratégique entre les États-Unis et Israël à Jérusalem. "Tout en respectant pleinement le droit à la liberté d’expression, ils rejettent fermement la campagne BDS."
"Les deux pays utiliseront les outils à leur disposition pour lutter contre toute source d’antisémitisme et pour réagir chaque fois qu’une critique légitime tourne au sectarisme et à la haine ou tente de saper la place juste et légitime d’Israël au sein de la famille des nations", poursuit le document. "Dans ce contexte, ils expriment leur profonde inquiétude face à la montée mondiale de l’antisémitisme et réaffirment leur engagement à contrer cette haine ancestrale dans toutes ses manifestations. Les États-Unis sont fiers de se tenir aux côtés de l’État juif et démocratique d’Israël, et de son peuple, dont le courage hors du commun, la résilience et l’esprit d’innovation sont une source d’inspiration pour tant de personnes dans le monde."
Les Nations unies ont constamment été accusées d’être anti-israéliennes par les deux partis politiques américains. Après que la commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a lancé une enquête sur les crimes de guerre israéliens présumés en juin, le département d’État a déclaré que l’existence même du groupe symbolisait "une tendance de longue date à pointer injustement Israël du doigt".
Le Comité national palestinien BDS (BNC) a immédiatement condamné la déclaration, la qualifiant de "remplie de haine". "L’attaque de propagande des deux gouvernements contre le mouvement BDS dirigé par les Palestiniens n’est que la dernière tentative désespérée de protéger Israël contre les appels croissants à la lutte contre l’impunité conformément au droit international", peut-on lire. "En plaçant BDS parmi leurs principales priorités, la déclaration Biden-Lapid atteste simultanément de l’impact croissant du mouvement BDS et met en pièces la posture déjà fragile de l’administration américaine du respect de la liberté d’expression et des droits humains."
Alors qu’il était candidat à la présidence, Biden a contrarié les militants palestiniens en rejetant le mouvement BDS à plusieurs reprises. Un document d’orientation publié sur le site de sa campagne déclarait que le mouvement s’orientait vers l’antisémitisme et laissait "les Palestiniens se décharger de leurs choix". Biden a réitéré l’accusation d’antisémitisme lors d’un appel téléphonique avec des donateurs. Interrogé sur les membres progressistes de la Chambre des représentants qui critiquent Israël lors d’une apparition à la télévision cette semaine, Biden a répondu : "Il y en a peu. Je pense qu’ils ont tort. Je pense qu’ils font une erreur. Israël est une démocratie. Israël est notre allié. Israël est un ami, et je pense que je n’ai pas à m’excuser."
Des lois anti-BDS ont été adoptées dans plus de 30 États américains. Le mois dernier, une cour d’appel a confirmé une loi de l’Arkansas qui interdit aux contractants de l’État de boycotter Israël. Au début du mois, le fabricant de glaces Ben & Jerry’s a poursuivi sa société mère, Unilever, pour sa décision de vendre ses activités en Israël et de continuer ainsi à vendre ses produits dans les colonies illégales de Cisjordanie.
Traduction et mise en page : AFPS /DD
Photo : Can Merey/dpa via ZUMA Press/APAIMAGES