Cette décision va rendre encore plus difficile la vie des 1.5 millions d’habitants du territoire déjà gravement appauvri.
Shlomo Dror, un porte-parole du ministère de la défense israélien a affirmé que Gaza a suffisamment de carburant et accusé les Palestiniens de vouloir donner l’impression d’une crise qui n’existe pas.
Israël a fermé tous les points de passage de Gaza la semaine dernière à cause d’une série de tirs de roquettes sur le sud d’Israël à partir de Gaza. Cela fait des mois que les Gazaouis vivent au rythme des coupures d’électricité et du manque de carburant , mais la fermeture de la centrale signifierait la perte d’un tiers de l’électricité pour les habitants de Gaza. Cela toucherait considérablement les 400,000 personnes qui vivent à Gaza ville, le plus grand centre de population du territoire.
"Nous allons fermer complètement d’ici quelques heures” a dit Rafik Maliha, le directeur de la centrale. L’approvisionnement maritime régulier en provenance d’Israël n’est pas arrivé dimanche parce que le terminal pour le carburant, Nahal Oz, était fermé, or la centrale n’a pratiquement aucune réserve, a-t-il dit.
L’ organisation des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, l’ UNRWA, a prévenu que cette décision serait dramatique pour les hôpitaux, les usines de traitement des eaux usées et l’approvisionnement en eau.
"La logique de cet acte défie tous les critères humanitaires de base," a déclaré Christopher Gunness, porte-parole de l’UNWRA.
En plus du carburant qu’il reçoit d’Israël pour faire fonctionner sa centrale, Gaza reçoit environ deux tiers de son électricité directement d’Israël. Selon des responsables israéliens, cet approvisionnement ne serait pas touché.
Israël, avec la coopération de l’ Egypte, impose un blocus à Gaza depuis juin, quand le mouvement islamiste Hamas a pris le pouvoir par la force. Sous le Hamas, les militants ont pu tirer des barrages de roquettes quasi quotidiens sur les villes israéliennes proches de Gaza, créant la peur dans le sud d’Israël. Ces roquettes ont tué 12 Israéliens en 6 ans.
Même après avoir imposé ce blocus, Israël avait autorisé l’entrée des produits alimentaires de base et de l’approvisionnement humanitaire à Gaza. Cela a changé jeudi 17 janvier, quand le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, a ordonné la fermeture complète de tous les points de passage après une journée de tirs de roquettes particulièrement intenses. (…)
"S’ils ferment, ce n’est pas à cause du manque de carburant, mais parce qu’ils veulent donner l’impression qu’il y a une crise," a dit Dror. La fermeture de la centrale « ne serait pas confortable, mais ce n’est pas une crise humanitaire”, a-t-il déclaré.
Les responsables israéliens n’ont pas de définition précise de ce qu’est une crise humanitaire.
Par ailleurs, selon des informations ce dimanche, Barak a répété qu’Israël se préparait à une opération de grande envergure contre les lanceurs de roquettes à Gaza.
L’armée israélienne mène de façon régulière des frappes aériennes et des incursions terrestres à Gaza, opérations qui ont tué des dizaines de militants mais n’ont pas arrêté les tirs de roquettes. Le gouvernement israélien semble réticent à lancer une offensive terrestre à Gaza, car il est possible qu’il souffre de lourdes pertes et que des opérations semblables dans le passé n’ont pas fait cesser les tirs de roquettes.