Après la reconnaissance de la Palestine comme État observateur à l’ONU, le 29 novembre dernier, il est un point essentiel sur lequel ont très fortement insisté, mardi à Bruxelles, Bassam Saleh et Mohammed Barrakeh : « La lutte contre l’occupation est l’objectif prioritaire. Il ne peut y avoir d’État palestinien tant que l’occupation et la colonisation dureront. »
Cette lutte, ont-ils expliqué à l’auditoire réuni à l’invitation du groupe de la Gauche unitaire européenne, doit être le fait de l’ensemble du peuple palestinien. Bassam Saleh, député du Parti du peuple palestinien, a appelé à « un mouvement populaire de masse de tous les Palestiniens en Cisjordanie comme à Gaza ». Il a souligné que « la démarche du président Abbas à l’ONU avait été approuvée par tous les partis, y compris le Hamas, et avait créé un climat favorable à la réunification », mais il a aussi pointé la responsabilité des États-Unis et de l’Europe. Appelant à « une conférence internationale de solidarité avec le peuple palestinien », il a demandé à Patrick Le Hyaric, qui présidait la réunion, d’encourager une telle initiative.
Mohammed Barrakeh, député communiste à la Knesset, a regretté lui aussi « l’absence de pression sur le gouvernement israélien pour qu’il règle ce problème capital ». Il a dit son inquiétude de voir que, lors de la récente campagne électorale en Israël, « tous les partis, même le Parti travailliste, ont mis la question palestinienne entre parenthèses ». Pour lui, « il sera difficile de faire progresser les choses tant que Netanyahou sera là, mais il est possible qu’il n’aille pas au bout de son mandat car il va être à la tête d’un gouvernement instable, en raison des problèmes sociaux qu’il va encore aggraver en augmentant les impôts et en coupant dans le système de sécurité sociale ». Il a appelé la communauté internationale à « prêter plus d’attention à la minorité palestinienne, qui représente plus d’un quart de la population d’Israël », et cité l’exemple de la confiscation des terres et des destructions de maisons dans le Neguev.
« Et l’Europe dans tout ça ? s’est exclamée Leïla Shahid, ambassadrice de la Palestine auprès de l’UE. Tout le monde connaît la solution à la question de la Palestine, mais personne n’a le courage politique de la mettre en œuvre. » Soulignant : « Nous sommes allés à l’ONU pour qu’elle nous légitime comme elle a légitimé Israël il y a soixante-cinq ans. C’est un retour vers le droit que tous les États membres devraient appuyer et nous allons continuer dans ce sens. »