La Haute Cour de justice a ordonné lundi à l’État d’expliquer comment il compte empêcher les incursions de colons dans une enclave palestinienne au sein d’une colonie israélienne.
Dimanche, l’administration civile israélienne de Cisjordanie a donné 15 jours aux résidents de la colonie de Nokdim pour expliquer pourquoi leurs actions sur les terres palestiniennes, telles que la plantation d’arbres et le pavage d’une piste cyclable, ne devraient pas être considérées comme un squat. S’ils ne donnent pas de réponse dans ce délai, l’État peut déraciner tous les arbres.
Les 12 000 m2 de terre en question ont déjà été reconnus par l’État comme des terres appartenant aux Palestiniens. Lorsque Nokdim a été fondée dans les années 1990, ces terres sont devenues des enclaves au sein de la colonie. Pour y accéder, les propriétaires palestiniens doivent coordonner leurs visites avec l’administration civile et la colonie elle-même.
Les propriétaires ont déjà déposé deux requêtes au tribunal sur cette question. L’une d’elles a été retirée après que l’administration a promis de leur permettre d’y accéder tout au long de la journée. Au cours des audiences sur la seconde, l’État a reconnu le lien des requérants avec le terrain et a promis de leur permettre d’y accéder en coordination avec l’administration civile.
La requête en cours a été déposée parce que les propriétaires disent que cette promesse n’a pas été tenue et que, de plus, des colons squattent le terrain depuis des années. Ils accusent l’administration civile de ne répondre que tardivement à leurs demandes d’accès aux terres et de ne pas tenir compte de leurs besoins agricoles.
Dans leur requête, les Palestiniens demandent à l’État d’expliquer pourquoi il n’a pas clôturé l’enclave et installé des caméras de sécurité pour empêcher de nouvelles incursions. Lors de l’audience de mardi, les juges Alex Stein, Uzi Vogelman et Noam Sohlberg ont donné 60 jours à l’État pour expliquer ce qu’il compte faire pour arrêter les colons.
Vogelman a critiqué l’administration civile pour avoir mis si longtemps à exiger que les colons répondent enfin aux accusations de spoliation. "Apparemment, la requête a le pouvoir de servir de déclencheur pour accélérer les choses qui n’ont pas été faites", a-t-il déclaré.
Traduction : AFPS