Les familles palestiniennes qui devaient être expulsées de leurs maisons de Sheikh Jarrah peuvent y rester jusqu’à ce qu’une décision finale soit prise sur les droits de propriété dans le quartier contesté de Jérusalem-Est, a décidé mardi la Cour suprême d’Israël.
La Cour suprême a partiellement accepté l’appel des résidents palestiniens, les autorisant à conserver leurs maisons pour l’instant moyennant un loyer réduit, versé au groupe de colons qui revendique la propriété des maisons.
L’arrêt, qui concerne directement l’appel de quatre familles mais pourrait aider 13 autres familles dans leurs démarches juridiques, a été salué par l’un de leurs avocats comme "une incroyable victoire juridique".
"Ils ont accepté notre principale revendication, à savoir que la question de la propriété des maisons n’a pas été tranchée et devrait l’être dans le cadre d’une procédure de règlement. Tant qu’elle n’est pas tranchée, les résidents palestiniens doivent pouvoir vivre dans leurs maisons", a déclaré l’avocat Sami Arshid.
Les résidents palestiniens affirment que les groupes de colons juifs tentent d’évincer les Palestiniens du quartier, qui est devenu, de ce fait, un symbole national palestinien.
Le compte à rebours de l’expulsion d’une famille, les Salem, devait initialement commencer dans quelques jours, mais il a été temporairement interrompu en raison de la possibilité que les expulsions ne ravivent de violents affrontements à Jérusalem.
La famille louait la maison, depuis 1951, au gardien jordanien des biens ennemis. Après la guerre des Six Jours en 1967, le gardien général israélien l’a restituée aux héritiers de la famille juive qui y vivait avant 1948.
Les avocats des héritiers juifs ont été financés par une ONG de droite œuvrant à l’expulsion des Palestiniens et au peuplement du quartier par des Juifs. Certains héritiers juifs ont vendu leur part de la propriété à l’ONG.
Récemment, Yonatan Yosef, militant d’extrême droite et membre du conseil municipal, a acheté les droits sur le bâtiment.
Traduction : AFPS