Pour connaître les avancées de notre projet : L’olivier : un moyen de survie
Lire également : Délégation du PFU en France
Les conséquences du mur et des check-points
Avant la deuxième Intifada, le
marché de l’huile d’olive était
largement ouvert vers Israël
notamment en direction des populations
palestiniennes d’Israël.
Le prix du litre d’huile directement
rémunéré aux producteurs
variait de 3,5 €, cours le plus bas à
5,2 €, cours le plus haut. Il permettait
aux populations rurales
de réaliser en moyenne 40 % de
leurs revenus annuels.
Depuis, les forces d’occupation israéliennes
interdisent les exportations
vers Israël, entraînant sur les territoires
palestiniens une saturation
des stocks et en conséquence une
chute des cours de l’ordre de 50 %.
Les murs par l’annexion de territoires
à l’intérieur de la ligne verte
séparent les villages et les villes
palestiniens, fragmentent la géographie
en enclaves isolées et empêchent,
au-delà des conséquences
humaines désastreuses, les échanges
commerciaux. De leur côté, les
check-points, ainsi que les couloirs
routiers exclusivement réservés aux
colonies israéliennes ralentissent,
voire immobilisent la circulation des
denrées jusqu’à rendre presque
impossible leur mise en marché. Il
s’ensuit l’installation d’une situation
de pauvreté, voire de misère, de plus
en plus grande.
La montée de la misère « La pauvreté augmente avec les limites imposées à notre liberté par l’occupant. Israël a la mainmise sur nos marchés, sur l’eau. Le mur finit de détruire la colonne vertébrale de notre économie. Avant l’occupation israélienne, nous étions un peuple d’agriculteurs. La colonisation nous a rendus dépendants en nous forçant à vendre notre force de travail en Israël. Aujourd’hui, le mur nous empêche d’y travailler. 60 % de notre population se retrouve sans revenus. Nous sommes redevenus des agriculteurs, sans moyens, sans terre, sans marché. Israël a fait de nous un peuple de nécessiteux pour que nous n’ayons plus d’autre choix que de partir. C’est ce que j’appelle le “transfert” de son plein gré. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus circuler. Si nous pouvions nous déplacer, nous pourrions travailler. C’est la première condition pour la paix. » Taisir Arashi, maire de Qaffin |
L’olivier
Il s’étend sur sur les collines de
Cisjordanie, principalement dans
les régions de Tulkarem, Naplouse
et Jénine. Domine dans les vergers
la variété Nabali que de
nombreuses personnes localement
appellent Romani lorsqu’elles
font référence aux
arbres de grande taille qui sont
aussi les plus anciens. De nombreux
archéologues ou historiens
attestent de leur côté que la présence de l’olivier dans cette région, mais aussi en
Galilée et sur la rive gauche du Jourdain pourrait avoir plus de 6 000 ans.
L’huile d’olive, un enjeu de l’économie palestinienne
42 %du peuple palestinien
vit dans le
monde rural, d’où l’importance
de créer des sources
d’emploi. L’huile d’olive est
un des principaux produits
agricoles d’exportation. Elle
constitue à elle seule, 17 %
du PIB agricole et représente
une très importante source
de revenus pour 70 560
familles (25 % de la population).
En 2002, l’aire totale
de la production représentait
plus de 88 200 hectares
d’oliveraies, soit 46 % de la
surface agricole et 80 % de la surface totale des plantations d’arbres fruitiers. La production
d’huile d’olive les meilleures années atteint 20 000 tonnes, soit 4 fois la production française,
mais à peine 0,8 % de la production mondiale et bien souvent moins.
La moyenne annuelle de consommation d’huile d’olive, en Cisjordanie et à Gaza, est
d’environ 8 à 9 000 tonnes. L’olivier reste un atout incontournable pour une stratégie de
développement et de souveraineté alimentaire.
Une action de solidarité engagée depuis 2003
En cherchant comment aider concrètement les Palestiniens à résister au mur en restant
sur leurs terres, l’olivier nous est apparu comme un symbole commun à nos cultures
méditerranéennes. Il était urgent d’améliorer le revenu des oléiculteurs en soutenant
l’organisation d’un marché pour l’huile d’olive qui ne pouvait être de toute évidence
qu’orienté vers l’exportation.
Pour aboutir à des huiles de qualité conformes aux réglementations internationales, le “pas
à franchir” était facilement réalisable dans la mesure où il reposait beaucoup plus sur des
ajustements techniques que sur de nouveaux équipements toujours onéreux.
Répondant à l’appel de l’Union des Fermiers Palestiniens (PFU), l’AFPS des Alpes de
Haute-Provence a soutenu la mise en oeuvre, en 2004, avec le soutien du Consulat général
de France à Jérusalem, d’une « action pilote » organisée autour de plusieurs moulins :
Saïda, Biddya, Qabalan et Qireh.
Les principales orientations de l’action pilote :
– le remplacement des sacs en plastique employés généralement pour les récoltes par des
caissettes ajourées ;
– la propreté et la modernisation des moulins ;
– l’introduction de cuves en inox afin d’éliminer progressivement l’emploi des bidons
en plastique impropres à la conservation des huiles d’olive ;
– la formation des fermiers et des responsables des moulins à l’amélioration de la qualité
des huiles d’olive conformément aux réglementations internationales.
Une révolution oléicole
Plusieurs mouliniers et oléiculteurs ont volontiers
comparé la mise en oeuvre de cette action en
Palestine, à une révolution oléicole.
Elle s’est traduite par :
– la réalisation effective d’une huile d’olive de
grande qualité (environ 180 tonnes produites en
2004, rémunérées aux producteurs à plus de 3 € par
litre (soit une progression de l’ordre de 30 % par rapport
aux cours actuels). On notera une typicité remarquable
qui fait des huiles d’olive palestiniennes des
produits d’excellence assez uniques dans tout le bassin
méditerranéen. Elles devraient ainsi conquérir
une bonne valeur marchande ce qui constitue également
un enjeu important de cette action ;
– l’établissement de liens avec des sociétés du
commerce équitable en France, dont « Andines »,
ainsi qu’en Angleterre, en Belgique et au Québec ;
– l’organisation effective des fermiers. L’Union
des Fermiers Palestiniens (PFU) intervient désormais
auprès de 17 coopératives partenaires. Sa priorité est
de permettre leur autonomie et ainsi
de valider un modèle de développement
qui pourra être vulgarisé. Elle
est fortement impliquée dans des
actions de consolidation du secteur
oléicole (création d’un jury de dégustation,
formation de techniciens,
équipement et rénovation des moulins,
observatoire de la mouche de
l’olive, études du verger...).
– la mise en oeuvre d’une charte
de qualité destinée à fédérer l’ensemble
des oléiculteurs palestiniens
autour d’une notion de filière et progressivement
autour d’un signe de
qualité permettant à la fois de les
protéger contre des fraudes et d’assurer
la promotion de leurs produits.
L’action de l’AFPS
En 2005, l’investissement considérable de l’AFPS
du Haut-Rhin, la participation de l’AFPS du Havre et
de Chambéry, s’ajoutant à celle de l’AFPS de Haute-
Provence ont largement contribué à la consolidation
de ces actions, soutenues depuis, par plus de
dix groupes locaux de l’AFPS.
Le Conseil national de l’AFPS a mandaté le groupe
de travail national « huile d’olive » pour coordonner
au niveau national ce programme de
coopération qui poursuit divers objectifs :
– favoriser la souveraineté alimentaire et économique des paysans palestiniens
en soutenant une logique de développement local ;
– populariser en France les activités de résistance des Palestiniens qui s’organisent
pour rester et vivre sur leurs terres ;
– organiser des missions civiles de cueillette des olives dans les zones occupées
par des colonies, l’armée ou le mur, pour aider les oléiculteurs pendant la récolte ;
– impliquer, en France, les lieux de pouvoirs décentralisés (collectivités territoriales,
conseils généraux et régions) ainsi que des syndicats et des organisations professionnelles
agricoles dans un réseau de solidarité concrète avec le peuple palestinien,
en particulier sa population rurale ;
– aider à la mobilisation d’un réseau, en France et en Europe, pour la mise en
marché de l’huile d’olive palestinienne dans le cadre du commerce équitable afin de
favoriser une juste rémunération des producteurs palestiniens.
Andines scop La coopérative Andines pratique depuis 1987 un commerce équitable dont le but premier est la solidarité. Cela passe par une juste rémunération de tous les travailleurs d’une filière commerciale, de la production au client final. Andines se différencie donc d’un commerce équitable, le seul médiatisé, qui ne tient compte que des producteurs « du Sud » sans remettre en question la mondialisation néolibérale qui est pourtant la principale cause des inégalités, de la précarité, et de tous les conflits. Cette démarche passe surtout par le soutien au développement local, à la souveraineté alimentaire et à l’autonomie économique des populations. C’est dans ce sens que travaille Andines avec des producteurs de vingt pays, dont la France. Plusieurs voyages en Palestine, mais aussi la venue en France de responsables palestiniens du PFU et d’Al Reef ont permis de monter trois filières (huile d’olive, savons, artisanat). Cette coopération économique est très importante pour les producteurs palestiniens, mais aussi pour leurs clients qui recherchent des produits de qualité et solidaires. En 2004 et 2005 Andines a importé 30 000 bouteilles d’huile d’olive. Il est important pour les producteurs palestiniens que l’on développe sensiblement cette coopération économique, n’hésitez pas à passer commande ! ANDINES SCOP, 6, rue Arnold-Géraux, 93450 L’Île-Saint-Denis Tél : 01 48 20 48 60 • Courriel : andines@nnx.com • Site : http://www.andines.com |
Soutenir la diffusion de l’huile d’olive palestinienne en France
S’il est nécessaire de soutenir le programme de développement de la production
d’une huile d’olive palestinienne de qualité, il est tout aussi indispensable de contribuer
à sa diffusion. Dans le cadre des accords passés avec l’Autorité palestinienne,
l’Union européenne a accordé un quota de 2 500 tonnes d’huile d’olive, en provenance
de la Palestine, exonéré des droits de douane. L’objectif est d’accompagner ce quota en
permettant la mise sur le marché d’une huile d’olive de très grande qualité.
Les récoltes attendues en 2006 devraient
être importantes et les 17 sites soutenus
par le PFU se préparent à ne réaliser que
des huiles d’olive de grande qualité qui
pourraient être de l’ordre de 2 500 à
3 000 tonnes. D’où un travail de communication
à engager au plus tôt auprès
des opérateurs commerciaux pour les
persuader de se porter acquéreurs
d’huiles d’olive palestiniennes.
Les partenaires associés :
– l’AFPS ; – la Scop Andines, auprès de laquelle de nombreux groupes locaux s’approvisionnent aujourd’hui ; – la compagnie palestinienne « Al Reef », exportatrice de produits agricoles palestiniens ; – le PFU, syndicat paysan maître d’oeuvre du programme oléicole. |
La convention de commerce équitable doit permettre :
– de mettre en place en France un réseau de diffusion de l’huile d’olive palestinienne en
garantissant la qualité et la provenance des produits ;
– d’assurer la régularité de l’approvisionnement de cette filière.
L’objet
En collaboration avec plusieurs groupes AFPS et autres clients solidaires,
la coopérative Andines importe depuis 2004 l’huile d’olive de
Palestine, produite par les coopératives impliquées dans le programme de
l’Union des Fermiers Palestiniens. Cette action est réalisée en toute transparence
et sans but lucratif. Mais pour cela, il lui faut prépayer chaque
commande (1 container = 12 000 bouteilles = 72 000 €). Faute de commandes
et de fonds suffisants, nous avons été plusieurs fois en rupture de
produit. Afin d’éviter cette situation, les 4 partenaires, AFPS, Andines,
PFU (producteurs) et Al Reef (export) ont élaboré et signé une
Convention de coopération, dans le but de créer rapidement un stock de
régulation des approvisionnements en huile issue du réseau qualité.
Les moyens
La scop Andines et l’AFPS
souhaitent rassembler rapidement
les fonds nécessaires pour constituer
ce stock permanent d’huile d’olive de
Palestine en ouvrant une souscription.
Les personnes et groupes solidaires
de notre action apportent des fonds
selon leurs possibilités sous forme
de dons (bénéficiant des réductions
fiscales relatives aux dons aux
associations) ou de prêts
contractualisés (somme et délai de
remboursement) à un compte qui sera
exclusivement dédié à la constitution
de ce stock géré par Andines. Cet
outil est absolument indispensable si
nous voulons apporter un soutien
suivi et efficace aux producteurs.
Nous comptons sur votre coopération.
Pour cela il vous suffit de remplir
le bon de souscription téléchargeable ci-dessous
que nous vous retournerons.
Des Outils
Un film : Des olives et des murs, 58’, réalisé par Monique Etienne et Kristian Delacroix.
Contact : 04 92 34 74 84 - mounekris@aol.com
Des sites : http://www.afps04.site.voilà.fr , http://www.afpsalsace.eu
Les partenaires
En Palestine :
– PFU (Palestinians Farmers Union), Coopérative Zaytuna,
COP (Conseil oléicole palestinien), PALTRADE, UAWC,
PFIA (Palestinian Food Industries Association), PSI
(Palestine Standarts Institution), Ministère palestinien de
l’agriculture, Consulat général de France et délégation de
la Commission européenne à Jérusalem.
En France :
– l’AFPS et les groupes locaux ;
– l’État français par l’intermédiaire du Consulat de France
à Jérusalem ;
– des collectivités territoriales : Les régions Provence-
Alpes-Côte-d’Azur et Alsace, le département des Alpesde-
Haute-Provence et plusieurs communes de ce
département, le département du Haut-Rhin et plusieurs
communes de ce département ;
– la Chambre d’agriculture du département des Alpesde-
Haute-Provence ;
– la Confédération paysanne des Alpes-de-Haute-
Provence et de la région Alsace ;
– l’association Foire biologique de Rouffach (68) ;
– le collectif Palestine 04, « L’urgence de la paix et du
droit » : AFPS, ACAT, ADECR, CCFD, CFDT, CGT,
Collectif de la décennie pour la promotion d’une culture
de non-violence et de paix, EduFip, Femmes
Solidaires, Forum Civique Européen, France-Cuba,
FSU, INDECOSA, LDH, MAN, PCF, Radio Zinzine, SudÉducation,
Terre des Hommes France, les Verts...
– d’autres associations et syndicats de salariés...