Le Centre d’études palestinien pour les prisonniers a confirmé que les autorités d’occupation détiennent toujours les corps de cinq prisonniers du mouvement national des prisonniers palestiniens. Le corps du martyr Nour Al-Barghouti a été rendu le 27 avril.
La politique de détention des corps est considérée comme une punition collective et une torture psychologique que l’occupation utilise contre les prisonniers et leurs familles. Le prisonnier et sa famille sont punis deux fois, la première au moment de l’arrestation et de la détention, et la seconde en empêchant la famille de faire son deuil.
Le Centre d’études palestinien pour les prisonniers publie la liste des corps détenus par les Israéliens : le martyr prisonnier, Anis Mahmoud Dawla, résident de Qalqilya, né en 1944, arrêté en 1968 après avoir été blessé, et condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité quatre fois.
Il est mort le 31 août 1980 après 12 ans de captivité, lors d’une grève de la faim que les prisonniers ont menée à la prison d’Ashkelon. 40 ans après, personne ne sait ce qu’est devenu son corps.
Le martyr prisonnier, Aziz Moussa Owisat, 53 ans, de Jabal al-Mukaber à Jérusalem, condamné à 30 ans d’emprisonnement, a été tué le 20 mai 2018, après avoir été brutalement agressé dans la prison d’Eshel par des unités spéciales. Tombé dans un coma sévère, il a été transféré à l’hôpital de Ramleh où, suite à une négligence médicale délibérée, son état de santé s’est détérioré. Victime d’une crise cardiaque, il a été transféré aux soins intensifs de l’hôpital Asaf Harofeh. L’occupation a rejeté toutes les demandes de libération pour bénéficier d’un traitement adéquat à l’extérieur des prisons. Il est mort après 4 ans de détention et de souffrance. Son corps est toujours détenu.
Le martyr prisonnier, Farès Ahmad Baroud, 56 ans, résident du camp de réfugiés d’Al-Shati, est le plus ancien prisonnier de Gaza. Arrêté le 23 mars 1991 et condamné à perpétuité, il a été mis à l’isolement pendant plus de 10 ans.
Son état de santé s’est gravement détérioré, suite à une infection du foie par un virus. Après diverses tergiversations, il a subi l’ablation d’une partie de son foie avant d’être renvoyé en prison, sans soins médicaux nécessaires, jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma. Transféré à l’hôpital de Soroka, il décède quelques heures plus tard, le 6 février 2019, après avoir passé 28 ans derrière les barreaux. Son corps est toujours détenu.
Le martyr prisonnier, Bassam Amin Al-Sayeh, 47 ans, de Naplouse, arrêté le 8 octobre 2015, alors qu’il se trouvait dans le hall du tribunal militaire de Salem pour assister au procès de son épouse, Mona Abu Bakr. Il a été transféré directement à l’hôpital Ramleh, parce qu’il est malade et souffre d’un cancer.
Au cours de sa détention, son état de santé se dégrade, son coeur s’affaiblit et il souffre d’infections pulmonaires graves. Mais l’administration pénitentiaire l’a complètement ignoré, jusqu’à sa mort le 8 septembre 2019 à l’hôpital Asaf Harofeh. Son corps est toujours détenu.
Le Centre d’études des prisonniers palestiniens a appelé les organisations des droits de l’homme et les institutions humanitaires à intervenir et à faire pression sur l’occupation pour qu’elle libère les corps des martyrs détenus et les rende à leur famille, afin qu’elles puissent les enterrer et faire leur deuil.
Source : Maan News
Traduction : Moncef Chahed, Groupe de travail prisonniers