L’initiative française ne serait-elle qu’un moment de lucidité face à un « processus de paix » enterré depuis longtemps par la volonté des gouvernements israéliens successifs ?
Le report de la réunion annoncée pour le 30 mai en raison de l’agenda de John Kerry aurait pu prêter simplement à sourire, sans les déclarations de François Hollande à Europe 1.
On y apprend d’abord que, à la suite de MM. Valls et Cazeneuve qui s’étaient improvisés responsables des Affaires étrangères, il regrette lui aussi finalement le vote de la France à l’Unesco sur Jérusalem, après avoir dans un premier temps récusé la lecture qu’en faisait le CRIF : démonstration désolante de l’incohérence française !
A-t-il été impressionné par les propos délirants de Netanyahou et de ses relais français, pour faire à son tour une lecture fantasmée de cette résolution et en promettre une nouvelle mouture pour l’automne ? La résolution ne faisait en réalité que rappeler la position constante de l’ONU concernant les lieux saints de Jérusalem, à savoir le maintien du statu quo mis à mal par les violations répétées d’Israël puissance occupante.
Quant à la conférence désormais reportée, elle doit avoir lieu parce que selon François Hollande « la colonisation, les attaques, les attaques terroristes, un certain nombre de conflits …vont se poursuivre, les Palestiniens … vont aller vers le Conseil de sécurité ».
Mais quel risque y aurait-il donc à ce que les Palestiniens aillent demander justice devant le Conseil de sécurité ?
L’idée de base de l’initiative française, malgré de sérieux manquements, est juste, dans la mesure où elle permet de sortir du face à face inégal occupant - occupé. De cela il est malheureusement clair que le gouvernement israélien ne veut pas et qu’il faudra d’une manière ou d’une autre l’y contraindre. Pour ne pas la voir se transformer, au vu du blocage israélien, en petits marchandages mettant de côté le droit international, c’est une approche de cohérence et fermeté qui doit être celle de la France. Les complaisances à l’égard de la puissance occupante ne mènent à rien. C’est en réalité la question des sanctions qui est posée, en même temps que la pleine reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Le Bureau national