Photo : Des dizaines de colons israéliens pénètrent dans la cour de la mosquée Al-Aqsa sous la protection des forces d’occupation israéliennes, le 11 avril 2023 (Times Of Gaza)
Un enfant palestinien a été tué par les forces israéliennes dans le camp de réfugiés d’Aqabet Jaber à Jéricho, alors qu’une marche de colons vers un avant-poste illégal près de la ville occupée de Naplouse a provoqué de nouvelles violences en Cisjordanie.
Mohammad Fayez Balhan, 15 ans, a été touché à la tête, à la poitrine et à l’estomac lundi.
"Ils lui ont tiré une balle dans la tête", a déclaré Maysoon, la tante de l’adolescent. "Que va-t-il arriver à notre peuple ? Que va-t-il nous arriver ?"
L’armée israélienne a déclaré qu’elle avait mené des opérations dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, à Jéricho, pour tenter d’appréhender des Palestiniens qu’elle soupçonnait d’attaques contre des Israéliens, et que ses troupes avaient répondu aux tirs des suspects.
Une marche de colons
Cet incident est survenu alors que l’armée israélienne a encadré des milliers de colons israéliens qui marchaient vers l’avant-poste illégal abandonné d’Evyatar pour demander au gouvernement israélien de légaliser l’avant-poste et pour "dénoncer l’augmentation des attaques contre les colonies au cours des dernières semaines".
Lundi, des responsables hospitaliers ont indiqué que la mère des deux sœurs israéliennes tuées la semaine dernière lors d’une de ces attaques avait succombé à ses blessures.
Des milliers de colons, guidés par des ministres du gouvernement israélien d’extrême droite, ont participé à la marche, particulièrement bien protégée par les forces israéliennes qui ont fermé le chemin aux Palestiniens, et ce, bien que des affrontements ont encore été signalés, avec au moins deux Palestiniens blessés par des balles en caoutchouc et des dizaines d’autres soignés pour avoir inhalé des gaz lacrymogènes.
Samir Abu Shammala, d’Al Jazeera, a déclaré que les Palestiniens ont tenté de s’opposer à la marche, qui s’est déroulée sous une bannière qui déclarait que "toute la terre d’Israël" était la propriété des Israéliens juifs, les colons laissant entendre que cela incluait la Cisjordanie occupée.
Abu Shammala a ajouté que les Palestiniens avaient brûlé des pneus et jeté des pierres, et que des groupes de colons avaient commencé à quitter les lieux de la marche qui exigeait la légalisation de l’avant-poste et qui a duré trois heures.
Il a déclaré que "Le déploiement de soldats israéliens est toujours important, puisque selon des sources israéliennes on estime qu’un millier de soldats israéliens ont été déployés pour sécuriser la marche des colons".
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré qu’il considérait la marche comme "une escalade dangereuse et une provocation contre le peuple palestinien, et comme la continuité des appels à la provocation de la droite israélienne et de la droite fasciste à approfondir la colonisation aux dépens des terres palestiniennes", qu’elle " a des répercussions dangereuses sur la situation dans l’arène du conflit".
Le ministère a ajouté qu’il étudiait avec des experts juridiques les meilleurs moyens de faire face au processus de colonisation de peuplement, notamment en déposant une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, du Conseil des droits de l’homme et de la Commission permanente d’enquête, ainsi qu’auprès des tribunaux internationaux compétents.
La marche est partie du poste de contrôle militaire de Zaatara en direction de l’avant-poste évacué d’Evyatar sur Jabal Sabih dans la ville de Bita, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
L’année dernière, des colons israéliens ont établi l’avant-poste illégal d’Evyatar sur des terres palestiniennes privées à Jabal Sabih. Les autorités israéliennes ont décidé de l’évacuer après des mois de protestations palestiniennes.
Dans le même temps, les tensions à la mosquée Al-Aqsa se sont poursuivies pour le cinquième jour consécutif, un groupe de colons ayant pris d’assaut les cours de l’enceinte tôt lundi, sous la protection des forces israéliennes. Auparavant, les forces israéliennes avaient empêché les fidèles palestiniens de moins de 50 ans d’entrer dans la mosquée Al-Aqsa pour accomplir la prière du Fajr à l’aube.
Les forces israéliennes ont renforcé leur présence aux portes d’Al-Aqsa avant de les ouvrir après le début de la prière.
À la lumière de ces développements, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a décidé de déployer des renforts de sécurité dans la région de Tel-Aviv à partir de lundi, après que l’armée israélienne a procédé à une évaluation de la situation sécuritaire dans cette région.
Traduction : AFPS