Photo : manifestation contre la colonie de Evyatar le 3 septembre 2021 (Wikipedia)
Vendredi, des soldats israéliens ont empêché des centaines de manifestants israéliens d’entrer dans le village palestinien occupé de Hawara, en signe de solidarité, après le massacre meurtrier perpétré la semaine dernière par des colons.
La manifestation de vendredi était menée par des groupes israéliens de gauche appelant à la fin des violences israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, qui ont coûté la vie à au moins 65 Palestiniens depuis le début de l’année.
Les forces israéliennes ont utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, repoussant violemment les manifestants pour les empêcher de poursuivre leur rassemblement. Certains ont été arrêtés.
Des centaines de voitures ont été incendiées et des maisons palestiniennes ont été prises pour cible lors de l’opération menée par les colons à Hawara. Au moins 390 Palestiniens ont été blessés lors de l’attaque, tandis qu’un autre a été tué dans un village voisin.
Israël compte une minorité de militants qui soutiennent la fin de l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est et la paix avec les Palestiniens.
Toutefois, certains sondages récents ont montré que les Israéliens sont généralement favorables à la poursuite d’une certaine forme d’occupation et au maintien des colonies illégales en Cisjordanie.
Israël a également élu son gouvernement le plus à droite de l’histoire à la fin de l’année 2023, qui comprend des ministres d’extrême droite et des dirigeants de colonies.
Au cours du pogrom de dimanche soir, les forces israéliennes ont regardé les colons se déchaîner à Hawara après que deux colons ont été tués alors qu’ils traversaient le village en voiture quelques heures auparavant.
Deux colons soupçonnés d’avoir participé à ce saccage ont été de nouveau arrêtés jeudi, après avoir été brièvement relâchés.
Selon le journal israélien Haaretz, les suspects, un homme de 29 ans et un mineur, ont été arrêtés quelques minutes après qu’un tribunal de district avait ordonné leur libération en même temps que celle de six autres suspects.
L’ordre de les arrêter à nouveau a été donné par le ministre de la défense Yoav Gallant.
Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a dénoncé la décision de M. Gallant comme étant "antidémocratique".
M. Ben-Gvir, comme de nombreux membres du gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahu, est accusé d’inciter à la haine et à la violence à l’égard des Palestiniens.
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, a demandé cette semaine que Hawara soit "rayé de la surface de la terre".
Par ailleurs, selon les médias israéliens, dans la nuit de jeudi à vendredi, un groupe de colons a jeté des pierres sur des voitures palestiniennes et a affronté les troupes israéliennes alors qu’ils tentaient de se frayer un chemin jusqu’à l’avant-poste illégal d’Evyatar.
Les colons, qui venaient de la colonie de Yitzhar, près de Hawara, seraient descendus du bus dans lequel ils voyageaient et auraient commencé à jeter des pierres sur les voitures palestiniennes qui passaient.
Les médias israéliens ont ajouté qu’une altercation a éclaté entre les colons et les soldats israéliens qui ont dispersé la foule par la force mais n’ont procédé à aucune arrestation.
L’avant-poste d’Evyatar, inoccupé depuis 2021, a été libéré lundi matin après que des centaines de colons ont occupé le site la veille, à la suite des violences survenues à Hawara.
Traduction : AFPS