Depuis plusieurs semaines, le ciblage des journalistes palestinien.nes est de plus en plus visible à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée. Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a tué au moins 44 journalistes palestiniens, la plupart dans les bombardements sur la Bande de Gaza. Dans le même temps, au moins 25 journalistes ont été arrêté.es à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
Les meurtres de journalistes ont donc l’une des composantes essentielles de l’offensive sur la bande de Gaza. Après 33 jours d’agression, les bombardements israéliens ont déjà tué plus de 40 journalistes palestiniens.
Parmi les victimes de ces bombardements, on retrouve Mohammed Abou Hasira, journaiste pour l’agence de presse WAFA à Gaza. Lui et des dizaines d’autres membres de cette famille ont été tués dans les bombardements sur la ville de Gaza.
Les familles des journalistes ont aussi payé le prix fort. Des dizaines de proches de journalistes ont été tué.es dans les bombardements de leur maison. Mohammed Al Jajja et l’ensemble de sa famille ont connu ce même sort le 6 novembre 2023.
Another friend and colleague Mohammed Al-Jajja was killed with his complete family in Gaza. Israel bombed their home leaving no survivors. pic.twitter.com/G9K1QADp0L
— Tareq S. Hajjaj (@Tareqshajjaj) November 6, 2023
Quelques jours plus tôt, le 27 octobre, le correspondant principal de la chaîne Al-Jazeera a appris en direct le bombardement de sa maison familiale. Lors de ces frappes, l’ensemble de sa famille a été tuée.
Israel bombed the family of Al-Jazeera’s chief correspondent in Gaza, killing his wife, son, daughter & others.
Wael Al-Dahdouh has been one of the most prominent voices covering the war on Gaza.
He was quoted saying “do they want to take revenge on us by going after our kids ?” pic.twitter.com/Z6SVHtM2Ao
— Muhammad Shehada (@muhammadshehad2) October 25, 2023
Au-delà des journalistes, les infrastructures de presse ont aussi été sévèrement touchées. Plus de 50 bureaux de rédaction ont été entièrement ou partiellement détruits au cours du dernier mois. Récemment, le 3 novembre 2023, l’avation israélienne a bombardé la tour Hajji, qui abrite les locaux d’Al-Jazeera, l’agence Ain Media et l’Agence France Presse.
#Palestine : Israeli strikes targeted the Hajji Tower this morning in #Gaza, which houses the offices of @AFP, @AlJazeera, @AinMedia and other local media. RSF strongly denounces the ongoing Israeli assault on the press. Targeting the media is a war crime. pic.twitter.com/xDJlOnoyGv
— RSF (@RSF_inter) November 3, 2023
En dehors de Gaza, en Cisjordanie occupée, le ciblage des journalistes prend une autre forme. Les arrestations s’y multiplient. Au moins 25 journalistes ont été arrêté.es depuis le mois d’octobre. La plupart sans charges ni procès. Des dizaines d’autres activistes ont été arrêtés pour leurs expressions sur les plateformes et réseaux sociaux. 15 journalistes étaient déjà emprisonné.es dans les geôles israéliennes. Il y en a désormais 40.
Parmi les cas les plus représentatifs, le journaliste Mohammed Al Atrash a été capturé dans sa maison familiale à Hébron/ Al-Khalil.
Israeli occupation soldiers detain veteran journalist Mohammad Al-Atrash after raiding his home in Hebron, the occupied West Bank. pic.twitter.com/sEPmVikibr
— Quds News Network (@QudsNen) November 8, 2023
Le 5 novembre, Sumayya Jawabreh journaliste du camp de réfugié.es d’Al Far’a à Tubas. Sumayya Jawabreh est mère de 3 enfants et enceinte de sept mois.
#Israeli forces arrested journalist Sumayya Jawabreh from Al Far'a refugee camp in the #WestBank city of Tubas.
Jawabreh is a mother of three children and is pregnant in her 7th month. pic.twitter.com/4IYcLGgU8o— Quds News Network (@QudsNen) November 5, 2023
Les bilans humains et humanitaires de l’offensive israélienne s’alourdissent d’heure en heure. Plus de 10 000 gazaoui.es ont déjà été tué.es depuis le samedi 7 octobre, dont plus de 4000 enfants et les conditions de survie, déjà terribles avant les frappes se réduisent chaque jour. Au-delà des risques encourus par les dizaines de journalistes gazaouis, il convient de souligner l’inestimable contribution de ces personnes dans l’optique de faire connaître les atrocités qui s’y produisent.
Ces journalistes sont d’une certaine façon les yeux du monde et leurs images témoignent des crimes actuellement commis dans cette enclave de 2,3 millions d’habitant.es sous blocus terrestre, militaire et naval depuis 17 ans.
Souces : Syndicat des Journalistes Palestiniens/ Reporters Sans Frontières / WAFA / Quds News Network / Tareq S.Hajjaj / Muhammad Shehada
Photos : Tareq S.Hajjaj