Le 19 août, les forces israéliennes ont tiré sur Mohammad Damer Hamdan Matar, 16 ans, en Cisjordanie occupée, et l’ont arrêté. Le lendemain, il était mort.
Tard mercredi soir, Mohammad et deux autres adolescents palestiniens se sont approchés d’une route empruntée par des colons israéliens près de Deir Abu Meshal, au nord-ouest de Ramallah, apparemment pour lancer des pierres ou des cocktails Molotov. Les forces israéliennes dans une position cachée à proximité ont ouvert le feu avec des balles réelles, blessant les trois garçons.
Mohammad a été touché et détenu par les forces israéliennes. Les autres garçons, âgés de 14 et 15 ans, ont été blessés par balle au bas du corps mais ont pu s’échapper. Le lendemain 20 août, les autorités israéliennes ont contacté la famille de Mohammad pour les informer qu’il avait été tué.
À ce jour, le corps de Mohammad n’a toujours pas été remis à sa famille. Il se trouve à l’Institut médico-légal Abu Kabir à Tel Aviv.
Bien qu’il ne soit pas clair si les autorités israéliennes comptent continuer à retenir le corps de Mohammad, les autorités israéliennes ont mis en œuvre une politique de confiscation et de rétention des corps palestiniens en violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. Israël est le seul pays au monde à avoir une telle politique de confiscation des corps humains.
Depuis 2018, l’équipe de DCI (Defense for Children International - Palestine) a documenté cinq cas, sans compter celui de Mohammad, où les autorités israéliennes ont confisqué et refusé de rendre les corps d’enfants aux membres de leur famille. Dans deux cas, les corps ont finalement été rendus, mais dans les trois autres cas, les corps sont toujours détenus par les Israéliens et non rendus à leurs familles.
Il est vital que la communauté internationale continue d’exiger des comptes pour les enfants palestiniens comme Mohammad.
Source : Defense for Children International - Palestine
Lire l’article complet de DCI ci-dessous :
Les forces israéliennes ont tiré mercredi soir en Cisjordanie occupée sur un garçon palestinien âgé de 16 ans et l’ont arrêté, et le lendemain ils ont informé sa famille qu’il était mort.
Tard mercredi soir, trois adolescents palestiniens se sont approchés d’une route utilisée par les colons israéliens, près du village de Cisjordanie occupée de Deir Abu Meshal, situé au Nord-Ouest de Ramallah, apparement pour jeter des pierres ou des cocktails Molotov, selon les informations recueillies par Defense for Children International - Palestine (Internationale de Défense des Enfants - Palestine). Les forces israéliennes d’une position proche cachée ont ouvert le feu avec des balles réelles en blessant les trois garçons.
Mohammad Damer Hamdan Matar, 16 ans, a été atteint par les tirs et a été arrêté par les forces israéliennes. Les autres garçons, âgés de 14 et 15 ans, ont été blessés par les tirs dans la partie inférieure du corps mais ont pu s’échapper. Le lendemain, le 20 août, les autorités israéliennes ont pris contact avec la famille de Matar en l’informant qu’il avait été tué, selon les renseignements recueillis par DCIP.
Le corps de Matar n’a pas encore été remis à sa famille. Il reste actuellement gardé à l’Institut Médico-Légal Abu Kabir à Tel Aviv, selon Al Jazeera. L’état de santé des deux garçons blessés, dans les hôpitaux de la région de Ramallah, est stable, selon les informations recueillies par DCIP.
« Le droit international exige que la force létale intentionnelle ne soit utilisée que s’il n’est pas possible de faire autrement pour protéger une vie, et seulement quand des moyens moins importants se révèleraient insuffisants pour appréhender un suspect » a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du Programme de Responsabilisation à l’Internationale de Défense des Enfants - Palestine. « Lorsque des personnes perpétuent censément un acte criminel violent, ils doivent être appréhendés conformément au droit international et avec la garantie d’une procédure régulière. »
En vertu du droit international, la force létale intentionnelle n’est justifiée que dans les circonstances où il existe une menace directe de mort ou de blessure grave. Toutefois, les enquêtes et les preuves collectées par DCIP laissent régulièrement à penser que les forces israéliennes font usage de la force létale contre les enfants palestiniens dans des circonstances qui ne semblent pas être justifiées et qui peuvent constituer des assassinats extra-judiciaires ou volontaires.
Alors qu’il n’est pas certain que les autorités israéliennes retiennent le corps de Matar, les autorités israéliennes ont mis en oeuvre une politique de confiscation et de rétention de corps de Palestiniens en violation du droit humanitaire international et du droit international des droits de l’homme. Pour les familles en deuil, la politique israélienne de confiscation et de rétention des corps de Palestiniens représente une punition collective.
En septembre 2019, la Cour Suprême d’Israël a approuvé la pratique de confiscation de dépouilles humaines après plusieurs contestations juridiques de cette politique. Le 27 novembre 2019, le Ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a ordonné que tous les corps de Palestiniens, ayant prétendument attaqué des citoyens ou des soldats israéliens, soit retenus et ne soient pas rendus à leur famille. Israël est le seul pays dans le monde menant une telle politique de confiscation de dépouilles humaines, selon Adalah.
Depuis 2018, DCIP a recensé cinq cas, hormis celui de Matar, où les autorités israéliennes ont confisqué et n’ont pas restitué le corps d’enfants aux membres de leur famille. Dans deux cas, les dépouilles humaines ont été finalement restituées, mais, dans les trois autres cas, les corps restent détenus en Israël, non rendus à leur famille.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers