Photo : Prison et tribunal militaire d’Ofer, Cisjordanie occupée, février 2015 © Oren Ziv
La police israélienne a arrêté l’ancienne avocate militaire en chef du pays, soupçonnée d’avoir simulé une tentative de suicide afin de se débarrasser d’un téléphone contenant des preuves incriminantes concernant la fuite d’une vidéo montrant apparemment des soldats en train de violer un détenu palestinien.
Yifat Tomer-Yerushalmi a disparu dimanche après avoir laissé une note à sa famille et abandonné sa voiture près de la plage.
Elle a été retrouvée vivante et en bonne santé dans la nuit et placée en garde à vue.
La chaîne d’information israélienne Channel 12 a rapporté que la police soupçonne Tomer-Yerushalmi d’avoir mis en scène cette tentative de suicide afin de se débarrasser de son téléphone, qu’elle aurait jeté à la mer. La lettre qu’elle a laissée a été qualifiée d’« ambiguë » et de mise en scène.
Elle a comparu lundi devant le tribunal avec un autre suspect dans la même affaire.
Avant sa disparition dimanche, Tomer-Yerushalmi devait être interrogée au sujet de la fuite, l’année dernière, d’une vidéo de surveillance montrant apparemment des soldats du camp de détention de Sde Teiman violant collectivement un détenu palestinien derrière des boucliers anti-émeutes.
Mercredi, l’armée israélienne a ouvert une enquête pénale sur cette fuite.
Deux jours plus tard, Tomer-Yerushalmi a reconnu avoir divulgué la vidéo et a démissionné.
The scandal has received widespread coverage in Israel, with Prime Minister Benjamin Netanyahu on Sunday calling for an independent investigation into the leak, which he says caused "enormous damage to Israel’s public image".
"This is perhaps the most severe propaganda attack that the state of Israel has experienced since its establishment," Netanyahu said.
The footage Tomer-Yerushalmi leaked was published in August last year amid backlash from ultranationalist Israelis at the time over a military investigation into the alleged gang-rape.
Tomer-Yerushalmi said she leaked the footage to counter pressure from far-right groups attacking the Military Advocate General’s office.
At least nine Israeli soldiers were questioned over the assault in late July 2024, sparking widespread anger across Israel, with polls showing that a majority believe the accused officers should not face criminal charges.
Only five soldiers were eventually indicted for "severe abuse" of the detainee, but not for rape. The trial is ongoing.
On Sunday, the accused soldiers called for the case to be dropped.
Le viol des Palestiniens par Israël
Depuis le début de la guerre génocidaire contre Gaza en octobre 2023, les autorités pénitentiaires et l’armée israéliennes ont été largement accusées d’avoir maltraité des détenus palestiniens, notamment par des viols, la privation de nourriture, la torture et le refus de soins médicaux.
En mars, la Commission d’enquête indépendante des Nations unies sur le territoire palestinien occupé a trouvé des preuves de l’utilisation systématique de violences sexuelles par des officiers israéliens contre des Palestiniens depuis le début de la guerre.
La commission a déclaré avoir recensé des cas de viols et d’agressions sexuelles sur des détenus de sexe masculin, « notamment l’utilisation d’une sonde électrique pour causer des brûlures à l’anus et l’insertion d’objets tels que des doigts, des bâtons, des manches à balai et des légumes dans l’anus et le rectum ».
Une victime a déclaré à la commission que, alors qu’il était « suspendu au plafond », des agents avaient inséré un outil métallique « dans son pénis à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il se mette à saigner et qu’il s’évanouisse ».
Les enquêtes criminelles menées contre des soldats israéliens aboutissent rarement à des poursuites judiciaires en Israël.
En août, l’organisation Action on Armed Violence (AOAV), qui surveille les conflits armés, a signalé que 88 % des enquêtes militaires israéliennes sur les allégations de crimes de guerre commis par ses soldats depuis octobre 2023 avaient été classées sans suite ou n’avaient abouti à aucune conclusion.
L’AOAV a déclaré que ces conclusions suggèrent qu’Israël cherche à créer un « climat d’impunité » en ne menant pas d’enquêtes concluantes sur les affaires impliquant « les accusations les plus graves ou les plus publiques d’actes répréhensibles commis par ses forces ».
Traduction : AFPS




