L’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, a fait hier [dimanche 11 septembre] l’éloge de la façon dont Israël a traité Gaza, déclarant qu’il avait été capable de "se pencher" et d’améliorer la vie des habitants de Gaza, ce qui a permis que l’attaque du mois dernier soit "relativement calme".
Nides n’a pas mentionné les 49 habitants de Gaza, dont 17 enfants, tués par des frappes de missiles israéliens au cours de ces trois jours "relativement calmes" du mois d’août.
L’ambassadeur a pris la parole lors d’un "sommet israélien sur la lutte contre le terrorisme" et s’est fait l’écho des arguments israéliens : les permis qu’Israël a délivrés l’année dernière aux habitants pauvres de Gaza pour qu’ils puissent travailler en Israël ont neutralisé le Hamas.
"Je vais vous dire, c’est intéressant, et je ne veux pas utiliser cela comme un exemple... les décisions sur la façon dont Israël a regardé Gaza, et ce qu’ils ont fait pour essayer de maintenir une situation pas très bonne relativement calme ont été prouvées il y a cinq semaines. Encore une fois, je ne dis pas que ce sera l’indication future - les performances passées ne sont pas une indication des performances futures - mais cela montre que lorsque vous vous penchez, lorsque vous vous penchez et que vous essayez d’améliorer un peu les choses - vous pouvez le faire avec les permis de travail et une variété d’autres choses qu’ils autorisent - en fin de compte, lorsque les roquettes volaient, comme nous le savons tous, le Hamas ne s’est pas engagé principalement dans cette activité... "
Ces roquettes ont été tirées par le Jihad islamique palestinien. Aucun Israélien n’est mort pendant cet échange.
Nides a pris l’habitude d’ignorer les morts palestiniens. Il le fait sûrement pour les intérêts politiques du parti démocrate aux États-Unis, et aussi pour aider le premier ministre israélien Yair Lapid et la coalition israélienne de centre-droit qui a mis fin au règne de Netanyahu il y a un an, mais qui se présente à nouveau contre lui maintenant.
Hier, Nides a repris la justification israélienne du meurtre de 88 Palestiniens en Cisjordanie cette année selon laquelle : Israël combat le terrorisme. Les mêmes "personnages" qui ont fait tomber le World Trade Center en 2001 essaient de faire du mal à Israël, a déclaré Nides :
Nous partageons le même objectif, celui d’arrêter ces gens. Oui, le même objectif. Nous nous réveillons chaque jour pour comprendre que nous avons souffert comme ils ont souffert et que les mêmes personnes qui veulent faire du mal à ces gens et à nous ici [en Israël] sont les mêmes personnages qui veulent nous faire du mal. Nous avons donc ce lien commun.
Nides n’a pas mentionné le meurtre de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh en Cisjordanie occupée le 11 mai, que les dirigeants israéliens ont justifié comme une réponse au terrorisme. Au cours des quatre mois qui se sont écoulés depuis qu’un soldat israélien a tué Shireen Abu Akleh, Nides n’a apparemment parlé d’elle en public qu’une seule fois, le jour où elle a été tuée, disant qu’il était "très triste" d’apprendre sa mort et encourageant une enquête "approfondie" sur sa mort.
Cette enquête n’a jamais eu lieu, et les États-Unis s’associent à la dissimulation israélienne.
Nides a expliqué hier que les États-Unis et Israël sont liés par "l’âme", "l’ADN" et la démocratie :
Ce n’est pas seulement les dirigeants, c’est dans notre âme, c’est dans notre ADN dans notre façon de fonctionner... Écoutez... le lien entre nos pays... est je pense que les gens ne comprennent pas, c’est en quelque sorte dans notre âme, c’est dans l’âme des Américains et dans l’âme des professionnels qui se réveillent chaque jour. Parce que nous avons énormément de choses en commun. Nous sommes tous deux des démocraties qui se soucient profondément des valeurs démocratiques. Nous ne sommes pas parfaits...
Nides a timidement évoqué la question palestinienne. Interrogé sur les plus grandes menaces qui pèsent sur Israël, il a répondu l’Iran, mais aussi la situation des Palestiniens en Cisjordanie.
Je passe une quantité démesurée de mon temps à essayer de maintenir en vie la vision d’une solution à deux États. Non pas parce que je veux le prix Nobel de la paix..... C’est parce que je crois fondamentalement que pour préserver Israël en tant qu’État juif démocratique, nous devons avoir une solution à deux États. Et je ne me fais pas d’illusions sur le fait que cela va se produire de sitôt.
Mais j’ai beaucoup de conversations avec Ronen [Bar, chef de l’agence de sécurité intérieure israélienne Shin Bet] et d’autres personnes du gouvernement sur la façon d’aider les conditions sur le terrain pour rendre cela possible, ce qui signifie essayer d’aider le peuple palestinien... d’essayer d’améliorer les choses, de garder la vision de cette solution vivante, et d’essayer d’amener les parties à ne pas faire des choses qui rendent plus difficile la réalisation de cet objectif... Je pense qu’il est important pour nous de ne pas perdre de vue l’importance de l’impact que pourrait avoir sur l’État d’Israël une aggravation dramatique de la situation palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, et les personnes intelligentes de ce gouvernement le comprennent et nous, les États-Unis, essayons de l’encourager.
Selon M. Nides, les deux partis politiques américains soutiennent pleinement Israël.
Comme le président Biden le dit constamment, c’est un lien indéfectible. Peu importe qu’il s’agisse d’un président démocrate ou républicain ou de membres du Congrès démocrates ou républicains, ce lien est indéfectible, et il s’exprime principalement dans notre coopération en matière de sécurité nationale, de sécurité de la patrie d’Israël et de la patrie des États-Unis.
Ainsi, en raison de ce lien indéfectible dans nos âmes, Nides prend le parti d’Israël lorsqu’il tue un journaliste palestinien et 17 enfants.
Nides est issu de la communauté juive du Minnesota et a été un fervent partisan d’Israël dans l’administration Obama.
Traduction et mise en page : AFPS / DD