/...ceci afin d’augmenter l’attention et le soutien à ce secteur qui fait face à des défis liés à des facteurs externes et internes.
L’agriculture continue à jouer un rôle important dans les économies de la majorité des pays du tiers monde ou en cours de développement, malgré les conséquences négatives des modifications rapides et de grande ampleur qui ont cours actuellement au sein de l’économie mondiale, notamment en raison d’une globalisation agressive et d’une domination de l’économie "digitale".
Les secteurs agricoles dans ces pays sont soumis à des pressions énormes dues à cette globalisation, notamment en raison de l’arrivée massive sur leurs marchés de produits agricoles et d’alimentation en provenance des Etats-Unis et de l’Europe, de l’obligation dictée par les puissantes dominantes, d’introduire dans leurs règlements des mesures d’ajustement destinées à réduire leur soutien budgétaire à des secteurs vitaux de leurs économies, tels que l’agriculture et de favoriser de nouveaux secteurs qui ne peuvent survivre que grâce à des importations.
L’imposition d’une politique de privatisation constitue également un autre obstacle auquel ces pays doivent faire face dans leur confrontation avec ce système unipolaire et aveugle aux différences hommes/femmes que constitue la globalisation. Par conséquent, ces politiques conduisent à la dégradation des structures agricoles et à la disparition de l’agriculture traditionnelle, qui est remplacée par la mise en place de cultures d’exportation qui nécessite des méthodes sophistiquées et des investissements énormes.
Les sociétés des pays en cours de développement n’échapperont pas aux effets de ces politiques ; les changements sociétaux se feront conformément aux intérêts de certains couches et élites.
Cependant, les secteurs agricoles dans les pays en voie de développement sont ancrés par leur capacité de résistance face aux pressions nommées ci-dessus, afin d’assurer une production minimale de nourriture pour d’empêcher la pénurie de masse et la destruction totale. Ils peuvent se réjouir d’une contribution active à la conscience nationale et à la sensibilisation au développement des peuples de leurs pays.
Le secteur agricole palestinien a su démontrer qu’il possédait de tels avantages lui permettant d’avoir une place de premier rang dans la situation actuelle d’occupation israélienne en Palestine.
– 1) Maintenir et développer la capacité de résistance et d’existence des Palestiniens
Les différentes informations statistiques montrent que ce secteur joue un rôle crucial pour l’emploi. La contribution de l’agriculture à l’emploi a augmenté, de 12.7% en 1995 à 16% en 2004. De plus, l’agriculture a garanti un emploi à plus de 39% de ceux qui travaillent dans des secteurs informels. De plus, elle a permis la survie en 2004 de plus de 17% des familles qui cultivent leurs terres et élèvent des animaux pour subvenir à leurs propres besoins.
– 2) Assurer la sécurité alimentaire :
Le secteur agricole joue toujours un rôle central pour atteindre la sécurité alimentaire dans les familles palestiniennes, de telle manière qu’un bon nombre de familles dépendent de ce secteur pour répondre à leurs besoins domestiques. Il est important de noter que malgré une légère baisse de 2% des surfaces agricoles au cours des années 2002-2003, les Palestiniens se sont débrouillés pour maintenir la surface moyenne de terres cultivées avec des céréales, des cultures légumières et des vergers, ainsi que l’élevage d’animaux comme le bétail, les chèvres et moutons.
Les indicateurs révèlent une flexibilité et une durabilité du secteur agricole afin de répondre aux besoins alimentaires de base d’une majorité de Palestiniens, indépendamment des mécanismes de contrôle de l’économie israélienne. Par conséquent, l’agriculture palestinienne contribue fortement à la promotion de l’indépendance économique, dans le cadre d’une future séparation entre économies palestinienne et israélienne.
– 3) Un secteur vital pour l’existence d’autres secteurs économiques :
L’agriculture en Palestine est considérée comme un facteur de dynamisme et une source de durabilité pour beaucoup de secteurs industriels comme l’agro-alimentaire, les fourrages, le cuir, les chaussures, le savon, les meubles, les cosmétiques, et le secteur touristique. L’agriculture produit les intrants essentiels pour tous les secteurs industriels pré-cités, ce qui indique que ce secteur est un nœud central de l’économie palestinienne.
– 4) Réduire le chômage
Comme mentionné plus tôt, le secteur agricole palestinien est connu pour son adaptabilité et sa capacité à générer des emplois, ce qui peut aider les personnes en situation économique très difficile et réduire les poches de pauvreté au sein de la population. Le statistiques du PCBS (Bureau Palestinien des Statistiques ) pour 2004 indiquent que le taux de chômage a atteint 24.5% dans les zones rurales alors qu’il a atteint 25.5% et 32.7% dans les villes et les camps de réfugiés respectivement.
– 5) L’équipement agricole
Le secteur agricole palestinien comprend un grand nombre de matériels et d’équipement malgré la dégradation de ses structures et l’érosion de ses ressources.
– 6) Les connaissances et compétences de l’agriculture
Les Palestiniens ont un bon niveau de compétences des pratiques et techniques agricoles. Les zones rurales sont le reflet de l’expérience accumulée d’un point de vue culturel, social et agricole. Ces aspects permettent au secteur agricole de faire face à la pression extérieure et aux défis que rencontre le peuple palestinien.
– 7) Le climat, l’environnement et la biodiversité donnent à l’agriculture des caractères spécifiques
En Palestine, un grand nombre d’espèces végétales sont cultivées tout au long de l’année. Certaines de ces espèces ont un avantage compétitif comme les dattes qui sont cultivées dans un nombre de secteurs très limités dans le monde.
– 8) Les produits agricoles palestiniens ont une bonne image à travers le monde car ils sont cultivés de manière naturelle et biologique
Chez les agriculteurs palestiniens et les consommateurs, la tendance est au rejet des cultures améliorées génétiquement et utilisant une grande quantité de produits chimiques [engrais et pesticides, ndlt]. Cela peut ouvrir des possibilités commerciales pour les produits agricoles palestiniens sur les marchés mondiaux en plus de les placer au premier rang des secteurs économiques palestiniens.
– 9) Historiquement, l’agriculture palestinienne se taillait la part du lion du PNB (produit national brut).
Au cours des années 70, sa contribution au PNB atteignait 50%. Mais ce chiffre a subi un diminution énorme et a atteint 10.8% du PNB en 2004, ce qui correspond à la moyenne pour les 4 dernières années. Il est important de remarquer que la politique d’occupation israélienne de destruction systématique de l’agriculture palestinienne, ainsi que le manque de soutien financier de la part de l’Autorité Palestinienne, ont été les racines de la dégradation de la contribution de l’agriculture.
– 10) Les secteurs agricoles et ruraux en Palestine comprennent 88% des communautés de population.
Cela signifie que 60% des Palestiniens vivent en milieu rural. De plus, ce secteur est capital pour le développement du statut de la femme palestinienne, Ainsi selon les statistiques, 90% des femmes contribuant à l’économie informelle travaillent dans le secteur de l’agriculture. Les femmes du secteur rural représente 30% du pouvoir des femmes palestiniennes.
– 11) Le secteur agricole palestinien échappe aux conséquences désastreuses de la globalisation, en comparaison des autres secteurs palestiniens, plus particulièrement les secteurs commerciaux et publics qui dépendent des aides prêts étrangers, et qui sont donc soumis à des obligations externes et à des pré-requis.
Conclusion :
Les éléments pré-cités indiquent que le système agricole palestinien constitue la soupape de sécurité pour garantir la volonté et la souveraineté durable de la Palestine. C’est pourquoi, l’Autorité Palestinienne, particulièrement le Ministère de l’Agriculture, les ONG travaillant dans le secteur du développement agricole et durable, ainsi que le secteur privé sont appelés à intensifier leurs efforts pour améliorer ce secteur et encourager les investisseurs locaux et étrangers à soutenir les projets et les infrastructures agricoles palestiniennes.
PARC [1]
Sources :
– PCBS (2005) : Enquête sur la force de travail (premier trimestre 2005) Ramallah, Palestine
– PCBS (2005) : Caractéristiques des travailleurs dans les territoires palestiniens (janvier 2005) Ramallah, Palestine.
– PCBS (2005) : Enquête sur l’impact de l’occupation israélienne sur les conditions économiques des familles palestiniennes, février 2005, Ramallah, Palestine
– PCBS, Statistiques agricoles, 2002-2003, Ramallah, Palestine
– PCBS, (2004), Communiqué de presse, évaluation initiale du PNB, décembre 2004, Ramallah, Palestine.