Photo : sommet de l’union africaine 2023. Credit : site de l’Union Africaine.
L’Union africaine a déclaré que le statut d’observateur d’Israël auprès de l’organisation avait été suspendu, ce qui explique pourquoi le pays n’a pas été invité à participer au sommet du week-end.
Cette nouvelle intervient après que l’ambassadrice israélienne Sharon Bar-li a été exclue du sommet annuel de l’Union africaine en Éthiopie samedi, alors qu’elle tentait d’y participer en utilisant une invitation nominative délivrée uniquement à l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Union africaine, Aleli Admasu.
Une vidéo circulant sur les médias sociaux montre des gardes escortant Bar-li hors de la salle d’assemblée de l’UA dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
"Le statut est suspendu jusqu’à ce que cette commission puisse délibérer... et nous n’avons donc pas invité de responsables israéliens à notre sommet" a déclaré dimanche à la presse le chef de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ajoutant qu’une enquête était en cours sur l’incident de samedi.
Un porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que madame Bar-li était "un observateur accrédité avec un badge d’entrée" et a accusé l’UA d’être prise en otage par "un petit nombre d’États extrémistes comme l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui sont animés par la haine et contrôlés par l’Iran."
L’incident a mis en lumière une querelle au sein du bloc panafricain, à propos de la décision unilatérale prise par Mahamat en 2021 d’accorder à Israël le statut d’observateur, ce qui avait déclenché les protestations de plusieurs États membres.
Israël a obtenu le statut d’observateur après deux décennies d’efforts diplomatiques. Il avait auparavant occupé ce rôle au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), mais ses tentatives pour le récupérer ont longtemps été contrariées suite à la dissolution de l’OUA en 2002 puis son remplacement par l’UA.
Le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré à l’époque que ce nouveau statut pourrait permettre à Israël et à l’UA de forger une coopération plus solide sur divers aspects, notamment la lutte contre le coronavirus et la prévention "de la propagation du terrorisme extrémiste" sur le continent africain.
Le sommet de l’UA de l’année dernière a suspendu un débat sur l’opportunité de retirer l’accréditation et a créé un comité de chefs d’État chargé d’examiner la question.
Le gouvernement sud-africain a déclaré que la décision de l’Union africaine d’accorder ce statut à Israël était "encore plus choquante en cette année où le peuple opprimé de Palestine a été harcelé par des bombardements destructeurs et par la poursuite de la colonisation illégale de ses terres."
L’Afrique du Sud soutient la cause palestinienne, avec des relations diplomatiques officielles établies en 1995, un an après la fin de l’apartheid. En 2019, elle a rétrogradé son ambassade à Tel Aviv en bureau de liaison.
Traduction : AFPS