Depuis une semaine, l’Orchestre des jeunes de Palestine est en France. Après quelques jours de répétition à Aix-en-Provence, ils sont arrivés lundi à Paris et donnent leur premier concert ce soir au Conservatoire à Rayonnement Régional, rue de Madrid.
De retour d’Aix-en-Provence, les 80 musiciens palestiniens trouvent un peu de fraîcheur à Paris. Mardi, ils étaient accueillis dans l’auditorium du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris pour les dernières répétitions. En attendant leur chef d’orchestre provisoire, le jeune français Nicolas Simon, les jeunes musiciens s’échauffent, discutent et s’installent tranquillement sur la scène.
Le chef arrive, souhaite la bienvenue à Paris, et démarre la répétition avec le troisième mouvement de la 2ème symphonie de Tchaïkovski. Face à un orchestre pluriel de jeunes Palestiniens mais aussi Français, qui se sont greffés aux deux semaines de tournée, Nicolas Simon parle anglais et demande parfois de l’aide aux musiciens :
Assis dans la salle, Michele Cantoni suit la répétition et fait quelques allers-retours pour chercher les pupitres manquants. Italien d’origine, il s’est installé en Palestine et dirige aujourd’hui le conservatoire Edward Saïd. Le jour où il réalise qu’organiser des concerts en Palestine est plus compliqué que partir en tournée à l’étranger, il lance son projet :
Depuis 10 ans, l’orchestre des jeunes de Palestine se retrouve chaque été. Et les moments sont d’autant plus forts que tous n’habitent pas en Palestine. Certains sont en France, d’autres plus loin, quelques-uns viennent aussi d’Israël, et cette année deux jeunes trompettistes ont pu quitter Gaza pour participer à la tournée.
Pour représenter ce mélange culturel, le répertoire proposé est à l’image de l’orchestre. Entre Berlioz, Tchaïkovski et Verdi, les jeunes palestiniens vont aussi interpréter la dernière création du compositeur franco-libanais Naji Hakim. Un œuvre qu’il a écrite à l’occasion du grand festival libanais de musique : Baalbeck.
Le compositeur est venu mardi après-midi assister à la répétition et soutenir les jeunes musiciens. La pression monte, mercredi l’orchestre donne son premier concert avant de partir à Lyon puis Aix pour finir la tournée.
Deux semaines intenses mais inoubliables pour la plupart des participants, comme Mohammed, jeune percussionniste, aujourd’hui professeur de musique en Palestine :
Cette envie de se rassembler, de se retrouver, Michele la retrouve chaque année pendant la tournée. Pour le directeur, le côté unique de l’événement crée une envie et un dynamisme entraînant :
L’orchestre des jeunes de Palestine transcende les frontières et les difficultés avec un enthousiasme communicatif. La répétition s’achève, tous les musiciens reprennent leurs discussions, en français, en anglais et en arabe, avant d’aller déjeuner dans la cour du conservatoire de Paris.