48 heures après la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté d’Israël sur le plateau occupé du Golan, les protestations internationales sont toujours aussi vives. Lors d’une réunion consacrée au Proche-Orient à l’ONU mardi, les diplomates ont une nouvelle fois condamné la décision américaine et prévenu des conséquences déstabilisatrices de cette reconnaissance pour la région.
Seul contre tous. L’ambassadeur américain à l’ONU Jonathan Cohen a tenté de justifier la reconnaissance unilatérale par Washington de l’annexion du Golan par Israël : « Permettre le contrôle du Golan par les Syriens et le régime iranien reviendrait à fermer les yeux sur les atrocités commises par le régime d’Assad et la présence déstabilisatrice de l’Iran dans la région. Pour l’administration américaine, il est très clair qu’il ne peut y avoir d’accord de paix qui ne prendrait en compte la sécurité d’Israël sur le plateau du Golan. »
Un projet de paix qui inquiète
Mais cet accord de paix, que les Américains devraient présenter à l’issue des élections du 9 avril en Israël, inquiète les chancelleries occidentales qui redoutent que Washington ne s’affranchisse une nouvelle fois des paramètres déjà agréés par la communauté internationale. « Ces paramètres ne sont pas des options ou un menu dans lequel il serait possible de piocher à sa guise ; ils sont, pris dans leur ensemble, le socle incontournable de tout plan de paix et de toute négociation à venir », a déclaré François Delattre, le représentant français.
Les diplomates craignent aussi que cette reconnaissance - en violation des textes internationaux - ne serve de précédent pour justifier d’autres annexions comme en Crimée par exemple.
La Syrie a par ailleurs fait savoir qu’elle demandait au Conseil de sécurité de se réunir en urgence sur la question du Golan dont elle revendique toujours le contrôle.