...et pour l’accès à ces zones provoquent de graves retards dans l’arrivée de chargements de nourriture et de médicaments dans des communautés déjà durement touchées par les pénuries et l’extension de la pauvreté.
Le Dr. David Nabarro, directeur exécutif de l’Organisation Mondiale de la santé a déclaré lors d’une conférence de presse que la situation se transformerait bientôt en crise sanitaire pour les Palestiniens.
"Je crois que nous nous trouvons à un moment extrêmement délicat ; que la situation des Palestiniens est critique et qu’il existe une réelle possibilité que l’on assiste d’ici quelques mois à un déclin réel et marqué de l’état sanitaire de ces communauté », a dit Nabarro.
"Lorsque d’un côté l’économie décline et la pauvreté augmente et qu’en même temps la circulation des biens et des personnes est soumise à d’énormes restrictions, il devient pratiquement inévitable que cela ait des répercussions sur la santé des gens », a ajouté Nabarro.
"On observe généralement un temps de latence de trois années entre un déclin économique et une baisse mesurable des indices sanitaires, une augmentation des décès et une baisse de l’espérance de vie », a-t-il indiqué.
Israël, craignant les attentats terroristes en provenance de Gaza, a imposé de sérieuses restrictions aux déplacements des Palestiniens de cette zone.
Ce pays a établi des dizaines de blocages routiers en Cisjordanie après les violences palestino-israëlienne de l’an 2000 pour empêcher l’accès à Israël de terroristes.
Palestiniens accusent Israël d’avoir mené leur économie à la ruine au cours de ces trois années et demi de violence.
Nabarro a déclaré que la pauvreté et les pénuries de nourriture et d’eau accroîtraient l’incidence de la malnutrition et avaient déjà commencé à causer des problèmes pour des personnes souffrant de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension "Il est de plus en plus évident que des chargements de médicaments, en particulier des médicaments livrés à Ramallah en Cisjordanie et destinés à Gaza, sont soit retournés à différents points de passage de Gaza, soit retenus durant de longues périodes », a-t-il dit.
"Il existe également un sérieux problèmes concernant les aliments frais retenus au sein des territoires ou traversant à destination des territoires... Il s’agit maintenant de deux communautés séparées."
Nabarro a indiqué que les restrictions avaient eu "de graves conséquences pour les 4 millions de Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie » et que de plus en plus de personnes souffrant de maladies chroniques n’étaient pas suivies faute de pouvoir se rendre dans des cliniques spécialisées ou auprès de services de santé pour des examens réguliers.
"Nous faisons du replâtrage au fur et à mesure et nous traiterons ces troubles chroniques en premier lieu car ils se trouvent au premier plan de notre liste de priorités", a ajouté Nabarro.
La situation humanitaire à Gaza et en Cisjordanie reste très difficile, marquée par un taux de chômage élevée et une pauvreté très répandue. L’économie palestinienne dépend complètement des bailleurs de fonds internationaux et l’Autorité Palestinienne connaît un déficit budgétaire de 30 à 40 millions de dollars US par mois.
Un grand nombre des 1,3 millions de Palestiniens de la Bande de Gaza dépendent au moins partiellement d’aides.
D’autres agences des Nations Unies se sont également heurtées à des difficultés dans la réalisation de leur travail humanitaire dans la Bande de Gaza en raison des restrictions à la circulation à l’intérieur et à l’extérieur du territoire.
Nabarro a indiqué qu’il faudrait 2 à 3 millions de $US pour rétablir une couverture vaccinale et d’autres services de base. Pour l’heure, l’OMS fonctionne sur un budget de 200.000 à 300.000 $US par an.