Paris, le 18 octobre 2012
Madame Catherine Ashton
Haute représentante de l’Union européenne
Bruxelles
Madame la Haute représentante,
Le blocus, déclaré illégal par la communauté internationale, de la bande de Gaza constitue une des tragédies modernes les plus inhumaines qui perdure depuis trop longtemps.
Le temps des déclarations, des résolutions et des souhaits s’avère de plus en plus incompréhensible tant qu’aucune mesure concrète ne permet d’y mettre un terme.
C’est pourquoi l’opinion publique internationale et des mouvements de soutien au peuple palestinien agissent concrètement pour tenter de briser ce blocus illégal et demander des actes à ceux qui en ont la possibilité : l’ONU, l’UE et la France.
La France et l’Union Européenne doivent sortir de leur posture d’observateur, qui en réalité se tient hors du terrain et qui cautionne le déni du droit international, en particulier le droit de la mer qui suppose la liberté de circulation des navires dans cette zone, et à fortiori la liberté de circulation dans les eux internationales.
Un bateau battant pavillon suédois, l’Estelle, avec à son bord des matériaux humanitaires (chaises roulantes, béquilles, instruments de musique, ciment, ballons de foot, etc.) s’approche actuellement de Gaza.
L’équipage a signifié sa détermination totalement pacifique et il a indiqué aux instances internationales qu’elles pouvaient monter à bord pour vérifier la nature humanitaire et pacifique de cette entreprise.
Des milliers de cartes postales représentant l’Estelle, un trois-mâts, ont été adressées en ce sens.
L’Estelle doit pouvoir atteindre librement le port de Gaza.
Or les autorités israéliennes ont fait avoir leur refus et leur volonté de s’opposer à l’avancée de ce bateau.
La France, patrie des droits de l’homme, et l’Union européenne qui vient de recevoir le « Prix Nobel de la paix », doivent s’opposer à ces volontés agressives et faire valoir le droit. On sait qu’en droit, la capture d’un bateau dans les eaux internationales constitue un acte de piraterie et donc de terrorisme.
Nous vous demandons instamment d’agir pour le respect du droit et pour permettre, par une action efficace auprès des autorités israéliennes, le libre passage d’Estelle.
Ce faisant vous agirez aussi pour la levée d ce blocus qui constitue une « punition collective » en violation flagrante des Conventions internationales, un blocus dont le juge Goldstone a pu dire qu’un tribunal compétent pouvait sans doute le qualifier de « crime contre l’humanité ».
Dans l’attente d’une action décidée de la France en lien avec l’Union européenne,
Je vous prie de croire, Madame la Haute représentante, à notre attachement au caractère universel des droits humains.
Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Président de l’Association
France Palestine Solidarité