Photo : Deux navires de la Global Sumud Flotilla © Quds News Network
L’Espagne a rejoint l’Italie en envoyant un navire pour accompagner la flottille pour Gaza, alors que la communauté internationale a condamné une apparente attaque de drone par Israël mercredi matin.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré que Madrid enverrait un navire de la marine pour aider ses citoyens à bord de la flottille jeudi, un jour après que l’Italie ait fait de même.
"Je tiens à préciser au gouvernement israélien que l’Espagne protégera bien entendu ses ressortissants, et ce tant sur le plan diplomatique que politique", a-t-il ajouté.
Le navire qui soutiendra la Global Sumud Flotilla sera le Furor P-46, un patrouilleur de haute mer de la marine espagnole avec un équipage de 50 marins spécialisés, selon les rapports.
Les Nations unies et l’Union européenne ont mis en garde contre toute nouvelle tentative d’attaque contre la Global Sumud Flotilla à destination de Gaza, qui tente d’apporter de l’aide à l’enclave assiégée. La Commission européenne a déclaré qu’"aucune attaque, aucune frappe de drone, aucune saisie ou aucun recours à la force" ne serait acceptable.
Les organisateurs de l’expédition ont diffusé mercredi des images montrant une explosion sur l’un des navires de la flottille.
Les militants ont entendu des explosions et vu des drones qui ont pris pour cible certains de leurs bateaux, qui se trouvent actuellement au large de la Grèce.
"De multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis un certain nombre de bateaux", a déclaré la Global Sumud Flotilla.
Plus tard dans l’après-midi, l’Italie a déclaré qu’elle envoyait des secours pour aider les citoyens italiens à bord.
"J’ai autorisé l’intervention immédiate de la frégate Fasan, qui naviguait au nord de la Crète et se dirige vers la zone", a déclaré le ministre italien de la défense, Guido Crosetto, dans un communiqué.
M. Crosetto a également déclaré que, bien que les auteurs de cette attaque de drone soient "non identifiés à ce jour", il déployait la Fasan dans le cadre de l’opération italienne de surveillance maritime Mare Sicuro.
Israël n’a pas commenté l’incident, mais a intensifié ces derniers jours ses menaces à l’encontre de la flottille, accusant les organisateurs, sans preuve, de soutenir le Hamas et de poursuivre "une ligne de conduite violente".
Je savais pour quoi je m’engageais
Rassemblant plus de 300 militants de 44 pays, dont l’activiste climatique suédoise Greta Thunberg, la flottille civile est le plus grand convoi d’aide maritime à destination de Gaza depuis qu’Israël a commencé son génocide des Palestiniens en octobre 2023.
Plusieurs personnes à bord de la flottille ont déclaré à Middle East Eye qu’elles étaient encore perturbées par l’incident.
"Je savais de quoi je m’engageais lorsque j’ai décidé de participer à cette flottille, je sais de quoi Israël est capable et je sais ce qu’Israël fait aux personnes pacifiques", a déclaré Tommy Marcus, un militant américain.
M. Marcus a déclaré que, même s’il aurait aimé faire sa "tête de dur à cuire" après les explosions, il a admis qu’il avait craint pour sa propre vie et qu’il n’avait pas beaucoup dormi depuis.
Tony La Piccirella, porte-parole de la délégation italienne de la flottille, a déclaré que la décision du gouvernement italien d’envoyer un navire était une "victoire pour le mouvement social" et qu’elle était le résultat de manifestations et d’actions syndicales.
"Mais ce n’est pas suffisant. Nous allons être protégés en tant qu’Italiens, mais nous exigeons le respect du droit international, nous exigeons la protection des personnes en Palestine", a-t-il déclaré.
"Cela signifie que nous devons continuer, pousser les gouvernements, parce que nous sommes plus rapides qu’eux en termes de conscience, en termes d’action."
La flottille a déjà été attaquée par des projectiles lancés par des drones alors qu’elle était ancrée en Tunisie les 8 et 9 septembre.
Le gouvernement tunisien a qualifié ces attaques de "préméditées", mais Israël n’en a pas directement assumé la responsabilité.
Le député polonais Franek Sterczewski a déclaré sur X qu’il y avait eu "13 attaques" sur 10 navires au total, et que trois d’entre eux avaient été "endommagés".
Les Nations unies ont déclaré qu’elles demandaient une enquête urgente sur les informations faisant état d’une attaque contre la flottille.
Le porte-parole du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, Thameen Al-Kheetan, a déclaré que toute personne responsable des "violations" devrait être tenue pour responsable, et a appelé à une "enquête indépendante, impartiale et approfondie".
Sumeyra Akdeniz-Ordu, une organisatrice turco-allemande, a déclaré à MEE qu’entendre les explosions lui faisait penser à la façon dont la population de Gaza les endure à une échelle bien plus grande depuis près de deux ans.
"Ils ne peuvent compter sur aucune sécurité. Ils attendent presque un autre bruit, une autre forte explosion. Elle peut venir de n’importe où. La même chose s’est produite hier soir : nous regardions du côté droit, une autre explosion ; dix minutes plus tard, du côté gauche, une autre explosion", a-t-elle déclaré.
"C’était un sentiment étrange, car je savais que c’était le début de la guerre psychologique. Mais nous sommes là pour les Palestiniens, et je ne peux pas imaginer ce qu’ils ressentent lorsqu’ils sont témoins de cette situation depuis près de deux ans."
Traduction : AFPS




