John Kerry a imprimé vendredi un nouvel élan à sa navette diplomatique au Proche-Orient dans l’espoir de convaincre les Palestiniens de renouer un dialogue direct avec Israël gelé en raison de la poursuite des colonies dans les territoires occupés.
Après avoir rencontré en Jordanie le président de l’Autorité palestinienne, le secrétaire d’Etat américain s’est rendu à Jérusalem pour y voir dans la soirée Benjamin Netanyahu, une entrevue prévue initialement samedi.
Ce sera la seconde fois en deux jours que l’Américain discute avec le Premier ministre israélien, ce qui semble témoigner d’une nouvelle urgence dans la navette proche-orientale effectuée chaque mois par John Kerry.
"La rencontre a été longue et bonne", a déclaré à Amman le chef de la diplomatie américaine au Palestinien Mahmoud Abbas à propos de l’entrevue de jeudi soir avec "Bibi" Netanyahu. "Il va nous falloir y retourner", a-t-il ajouté.
Les pourparlers directs de paix ont capoté fin 2010 à propos de la poursuite de la politique israélienne de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Pour Mahmoud Abbas, ces implantations sont illégales, une vue partagée par la quasi-totalité de la communauté internationale, et doivent cesser avant toute reprise du dialogue. Israël refuse ce préalable, tout en mettant une sourdine à son programme de construction de colonies.
Responsables palestiniens et américains n’ont pas commenté pour le moment la rencontre Abbas-Kerry.
Le n°2 de la diplomatie israélienne, Zeev Elkin, a, en revanche, été plus bavard. Prié de dire si la navette du secrétaire d’Etat - sa cinquième - pouvait déboucher sur une percée, il a répondu sur Radio-Israël :
"La seule personne qui connaît la réponse à cette question n’est pas John Kerry ou Benjamin Netanyahu, mais Abou Mazen (nom de guerre de Mahmoud Abbas, NDLR)".
Le chef de la diplomatie américaine est resté très discret sur la manière dont il entend parvenir à rapprocher les deux camps. Mais il a fait savoir qu’il n’aurait repris son bâton de pèlerin s’il n’avait pas cru à la possibilité de progrès.
Il est également désireux d’arracher un accord d’ici l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, fin septembre, qui a déjà reconnu de facto un Etat palestinien indépendant qui n’a, pour le moment, aucune existence réelle.