Une liste de 21 associations et ONG, à qui Israël compte interdire l’accès à son territoire, a été publiée ce dimanche 7 janvier par le ministère israélien des affaires stratégiques. Notre association, l’Association France Palestine Solidarité, figure sur cette liste. C’est notre droit de rendre visite à nos partenaires palestiniens et israéliens qui est ainsi menacé.
Depuis deux ans, l’État d’Israël a officiellement mis en place une structure pour combattre les organisations qui, dans le monde, dénoncent la politique contraire au droit international qu’il mène contre le peuple palestinien. Le 8 mars 2017, Israël a aussi promulgué une loi lui permettant d’interdire l’entrée sur son territoire des représentants d’organisations engagées dans la campagne BDS [1], ou plus largement de toutes celles qui contestent sa politique vis-à-vis du peuple palestinien. C’est cette loi qui est aujourd’hui utilisée par Israël pour tenter de faire taire l’opposition croissante à sa politique dans le monde.
La liste est longue des lois liberticides promulguées ces dernières années par le gouvernement israélien d’extrême-droite. Mais pour la première fois, Israël vise directement et officiellement, pour leurs opinions, des citoyens d’autres pays.
Déjà en 2017 le président de l’association anglaise Palestine Solidarity Campaign s’était vu refuser l’entrée en Israël et en Palestine, ainsi que cinq militants de l’organisation états-unienne Jewish Voice for Peace (Voix juive pour la Paix). Récemment des élus français se sont vu interdire l’accès en Israël et donc en Palestine au motif qu’ils avaient demandé à rendre visite à Marwan Barghouthi, célèbre dirigeant palestinien emprisonné par Israël. De nombreux salariés ou responsables d’ONG ont aussi été inquiétés et refoulés.
L’accès au Territoire palestinien occupé (TPO) est soumis au bon vouloir de l’Etat d’Israël, puissance occupante. La Cisjordanie (y compris Jérusalem Est) n’est accessible qu’à travers le territoire israélien, ou par des points de contrôle israéliens, et les visiteurs peuvent à chaque fois se faire refouler. Quant à l’accès à la Bande de Gaza, il est soumis à une autorisation préalable, très rarement accordée, des autorités d’occupation, transformant ce territoire en prison sans droit de visite.
Les campagnes menées par l’AFPS sont multiples, de la diffusion de la culture palestinienne au soutien aux défenseurs palestiniens des droits de l’Homme. Celles que nous menons avec nos partenaires dans le domaine du boycott de produits, du désinvestissement des entreprises ou de demandes de sanctions, sont soigneusement pesées et visent toujours explicitement les violations du droit par l’Etat d’Israël. C’est l’ensemble de notre organisation, de son expression et de ses actions qui est visée aujourd’hui par l’Etat d’Israël.
« L’Association France Palestine Solidarité est fière des campagnes qu’elle mène pour le respect du droit international, des droits humains et des droits nationaux du peuple palestinien », a déclaré Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS. « Nous ne nous laisserons pas intimider par le gouvernement israélien et poursuivrons l’ensemble de nos campagnes. Nous allons demander d’urgence un rendez-vous au président de la République et au ministre des Affaires étrangères, que nous avions déjà alertés à ce sujet, pour qu’ils protègent notre liberté d’expression et notre droit de rendre visite à nos partenaires palestiniens et israéliens. Ils doivent exiger du gouvernement israélien l’annulation de ces mesures et envisager, le cas échéant, des mesures de réciprocité. »
Le Bureau national de l’AFPS
Le 7 janvier 2018
Lire aussi :
http://www.france-palestine.org/Israel-une-loi-contre-le-boycott-sous-le-feu-des-critiques
http://www.france-palestine.org/Je-suis-la-premiere-Juive-interdite-en-Israel-pour-soutien-au-BDS