Les forces israéliennes continuent d’imposer une fermeture militaire à la ville palestinienne de Naplouse, en Cisjordanie occupée, pour le septième jour.
Les forces israéliennes ont restreint les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de la ville depuis mardi dernier, suite à la mort d’un soldat israélien lors d’une fusillade près de la colonie israélienne de Shavei Shomron, au nord de Naplouse.
La "Tanière des Lions" [The Lion’s Den], un groupe de combattants palestiniens issus de plusieurs factions palestiniennes retranchées à Naplouse, a revendiqué l’opération.
À la suite de l’attaque, les forces israéliennes ont bloqué plusieurs routes au nord-ouest de Naplouse, isolant dix villages de la ville, avant d’imposer une restriction complémentaire de la circulation à l’intérieur de la ville par des points de contrôle à ses entrées.
Nope. It isn’t traffic.
This is what we call in the West Bank “Collective punishment”, cars have been waiting for 5-6 hours just to get into NablusEvery car has to be searched for 5-10 minutes.They search your phone too. You’re physically & digitally searched before going home pic.twitter.com/poGw6wsMNp
— Younis Tirawi -يونس الطيراوي (@ytirawi) October 16, 2022
"Bien qu’à l’intérieur de Naplouse même la vie semble normale, il y a beaucoup moins de gens dans les rues", a déclaré au Nouvel Arabe Ameen Abu Wardeh, un journaliste palestinien basé à Naplouse.
"Les gens évitent de quitter Naplouse car cela pourrait prendre des heures seulement pour sortir de la ville, tandis que les habitants des villages environnants ne peuvent pas accéder au centre", a ajouté Abu Wardeh. "Le commerce a considérablement baissé car le marché de la vieille ville est presque vide alors que les jours normaux, il est plein de monde, et l’éducation a également été affectée."
Sur sa page Facebook, l’université Al-Najah de Naplouse a annoncé que les cours se déroulent en ligne depuis mercredi dernier.
"Les études se poursuivront en ligne pour le reste de la semaine et reprendront en présence samedi prochain", indique l’annonce de l’université. "Des dispositions seront prises pour les étudiants qui ne pourront pas accéder au campus, en coopération avec les enseignants."
"Comme il n’y a presque pas d’étudiants à l’université, nous n’avons presque rien vendu la semaine dernière", a déclaré à The New Arab Nisreen Ghazal, propriétaire d’un commerce de plats à emporter faits maison situé en face de l’université Al-Najah.
"Les jours normaux, notre rue est pleine d’étudiants, de professeurs et d’employés, qui sont nos clients", a déclaré Ghazal. "Aujourd’hui, elle est complètement vide, à l’exception de quelques résidents".
"La semaine a été difficile, sans travail et avec le bruit des drones israéliens qui survolent la ville 24 heures sur 24", note Ghazal. "Le pire, c’est que ce n’est pas fini, et nous ne savons pas quand ça le sera".
"Les gens qui doivent absolument quitter Naplouse peuvent le faire, mais ils doivent emprunter de longues routes alternatives et s’attendre à un checkpoint israélien improvisé sur le chemin", a déclaré au New Arab Fidaa Abu Hamdiyah, une habitante de Ramallah, alors qu’elle quittait Naplouse.
"J’ai quitté la maison d’un ami à Naplouse à 14h45 et je suis arrivée à l’une des routes alternatives qui traversent un village voisin environ 15 minutes plus tard", a déclaré Abu Hamdiyah. "J’ai attendu mon tour dans une longue file de voitures pendant que les soldats israéliens fouillaient chaque véhicule avec minutie, et en forçaient certains à retourner en ville. J’ai finalement pu traverser hors de Naplouse vers 15h40, soit près d’une heure entière après avoir entrepris de partir."
Tard dans la journée de dimanche, les forces israéliennes ont effectué un raid sur Naplouse et arrêté un Palestinien, alors que l’on craint de plus en plus un raid plus important sur la ville.
Dimanche également, la "Brigade de Jénine", un groupe qui rassemble des combattants palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, a déclaré dans un communiqué que ses membres "ne laisseront pas leurs frères de Naplouse seuls, même si nous devons envoyer des combattants à Naplouse pour combattre à leurs côtés".
Israel demanded social media platforms like TikTok to censor Palestinian resistance groups then Israeli media reported success in that censorship effort against namely Areen Al Usud (Den of Lions) of Nablus.
In a statement the group responded tonight :
“We aren’t even on TikTok”— Mariam Barghouti مريم البرغوثي (@MariamBarghouti) October 16, 2022
Pendant ce temps, les forces israéliennes continuent d’imposer un blocus au camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem, alors qu’elles recherchent un Palestinien soupçonné d’être à l’origine d’une fusillade qui a tué deux soldats israéliens à un poste de contrôle situé à l’extérieur du camp la semaine dernière.
Les affrontements entre les forces israéliennes et les manifestants palestiniens se sont poursuivis tout au long de la semaine à Jérusalem occupée, et la police israélienne a annoncé avoir arrêté 50 Palestiniens.
Le blocus de Naplouse intervient dans un contexte d’escalade en Cisjordanie, où les forces israéliennes ont tué plus de 100 Palestiniens depuis le début de l’année, selon le ministère palestinien de la santé.
Traduction et mise en page : AFPS / DD