Après neuf mois de détention en Israël, Mustafa al-Kharouf a finalement été libéré sous caution sur décision de justice. Ce photojournaliste palestinien vivant à Jérusalem était sous le coup d’une procédure d’expulsion, mais il n’a pas de nationalité et aucun pays vers lequel il peut être expulsé.
Ses parents, sa femme et sa fille ont beau tous avoir le statut de résident à Jérusalem, Mustafa al-Kharouf, lui, n’a pas de papier pour vivre dans la ville. Ses demandes ont été successivement rejetées par le ministère israélien de l’Intérieur qui évoquait notamment des contacts avec des organisations considérées comme terroristes par le gouvernement. Mais aux yeux du tribunal, il ne pouvait plus non plus rester en prison.
« La cour a décidé qu’il n’y avait pas de raison de maintenir Mustafa en détention parce qu’il n’y a pas d’endroit vers lequel il peut être expulsé et qu’il ne représente pas une menace sécuritaire », a affirmée Adi Lustigman, avocate pour l’organisation de défense des droits de l’homme Hamoked, qui représentait Mustafa al-Kharouf.
Apatride
Le photojournaliste n’a jamais été interrogé sur ces liens supposés avec des organisations terroristes, souligne son avocate. Et il ne peut être expulsé car il n’a pas d’autre nationalité. Mais le jugement ne lui octroie pas automatiquement une carte de résident. Il va faire une nouvelle demande mais Adi Lustigman s’attend à ce que le ministère de l’Intérieur s’y oppose. « Ils ne veulent pas de lui ici et je ne pense pas que ça va changer. Ils ont même essayé d’empêcher sa sortie de prison à la dernière minute en demandant à la cour de ne pas le libérer. Donc je ne suis pas optimiste à propos de leur décision », déplore-t-elle.
Adi Lustigman se prépare à une nouvelle bataille qui devrait, anticipe-t-elle, l’amener à nouveau devant les tribunaux.