Photo : A sa libération, Zakaria Zubeidi a remercié les Palestiniens de Gaza, le 30 janvier 2025 © Quds News Network

La Société des prisonniers palestiniens indique que 110 Palestiniens seront libérés des prisons israéliennes aujourd’hui dans le cadre de la troisième phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de captifs conclu entre Israël et le Hamas.

Huit captifs seront également libérés par le Hamas et d’autres groupes palestiniens, dont cinq ressortissants thaïlandais et trois Israéliens.

La plupart des Palestiniens libérés devraient arriver dans le quartier de Radana à Ramallah, en Cisjordanie occupée, vers 12h00 heure locale (10h00 GMT), a indiqué la Société des prisonniers palestiniens.

Ce nombre ne comprend pas les 20 prisonniers qui seront envoyés en exil hors de Palestine. L’association de défense des prisonniers a également publié une liste des noms et des âges des prisonniers qui seront libérés, parmi lesquels figurent au moins 30 enfants.

Parmi les noms figurant sur la liste figure celui de Zakaria Zubeidi, 49 ans, un ancien combattant de la résistance palestinienne et metteur en scène de théâtre dont l’évasion spectaculaire d’une prison israélienne en 2021 a enthousiasmé les Palestiniens et stupéfié les responsables de la sécurité en Israël.

Zubeidi a dirigé les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, affiliées au parti Fatah qui contrôle l’Autorité palestinienne (AP), et a été actif lors des soulèvements contre l’occupation israélienne entre 2000 et 2005, rapporte l’Associated Press.

En 2019, alors que Zubeidi avait déjà passé des années dans les prisons israéliennes, il a de nouveau été arrêté.

Mais en 2021, il s’est évadé avec cinq autres prisonniers d’une prison de haute sécurité dans le nord d’Israël, une évasion qui a contribué à consolider l’image de Zubeidi en tant que héros populaire parmi les Palestiniens.

Lui et les cinq autres évadés ont été repris plus tard.

En 2006, Zubeidi a créé le théâtre de la liberté dans le camp de réfugiés de Jénine, où il vit dans le nord de la Cisjordanie occupée, afin de promouvoir la résistance culturelle à Israël.

Le théâtre, dont les productions originales ont fait l’objet de tournées internationales, offre aux hommes, aux femmes et aux enfants de la région un exutoire créatif qui leur permet d’exprimer leur expérience de la vie sous l’occupation israélienne en Cisjordanie.

Les raids israéliens violents sont fréquents dans le camp de réfugiés de Jénine, considéré comme un centre de la résistance palestinienne en Cisjordanie occupée.

Les forces israéliennes mènent actuellement une opération militaire intensive dans le camp, qui est entrée dans sa deuxième semaine et a tué au moins 16 Palestiniens et en a blessé des dizaines d’autres.

L’armée israélienne a déclaré mercredi qu’elle avait tué 18 Palestiniens et en avait arrêté 60 à Jénine et à Tulkarem dans le cadre de l’opération qu’elle mène actuellement dans le territoire occupé.

Des milliers de personnes toujours emprisonnées

Les 110 Palestiniens qui doivent être libérés porteront à 400 le nombre total de Palestiniens libérés des prisons israéliennes alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se poursuit.

Pendant ce temps, les forces israéliennes ont arrêté des dizaines d’autres Palestiniens en Cisjordanie occupée, dont 12 Palestiniens arrêtés à Jérusalem-Est occupée pour avoir prétendument violé l’interdiction des « expressions de joie » et de « l’identification avec le Hamas » lors de la deuxième libération de prisonniers la semaine dernière.

Avant la série actuelle de libérations de prisonniers, 10 400 Palestiniens étaient détenus par Israël, dont plus de 3 300 en détention administrative sans inculpation ni jugement.

Les registres des prisonniers palestiniens n’incluent pas les Palestiniens détenus par les forces israéliennes pendant leur guerre contre la bande de Gaza, dont beaucoup sont des professionnels de la santé, notamment le Dr Hussam Abu Safia, directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Gaza.

Les soldats israéliens ont arrêté Abu Safia le 29 décembre après avoir violemment attaqué son hôpital dans le nord de la bande de Gaza.

La semaine dernière, le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme a déclaré que les autorités israéliennes avaient prolongé l’interdiction faite à Abu Safia de rencontrer ses avocats jusqu’au 6 février, après que le tribunal de première instance d’Ashkelon ait prolongé sa détention sans inculpation jusqu’au 13 février.

Selon une déclaration commune de groupes palestiniens et israéliens de défense des droits de l’homme, les résidents palestiniens de Gaza faits prisonniers par les forces israéliennes ont été détenus séparément des autres prisonniers palestiniens, notamment dans des « camps de détention ad hoc, administrés par l’armée, principalement situés dans le désert du Naqab, dans le sud d’Israël ».

« Les témoignages de prisonniers libérés indiquent que la torture infligée aux détenus de Gaza a atteint des niveaux sans précédent », ont déclaré l’année dernière les groupes de défense des droits Addameer, Al Mezan, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), à la suite de l’annonce de la mort du chirurgien orthopédiste palestinien, le Dr Adnan al-Bursh, détenu par les Israéliens.

Traduction : AFPS