Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a effectué des frappes aériennes sur la bande de Gaza assiégée, incitant les combattants palestiniens à tirer des roquettes, selon les rapports des deux parties.
Aucune victime n’a été signalée de part et d’autre.
Les Brigades Al-Qassam, la branche armée du mouvement palestinien Hamas qui dirige Gaza, ont déclaré que leurs forces de défense avaient répondu aux raids "avec des missiles sol-air et des missiles anti-aériens".
Ce bombardement intervient quelques heures après que l’armée israélienne a annoncé qu’un seul missile avait été tiré depuis Gaza en direction des colonies qui entourent la bande.
L’AFP rapporte que la première série de frappes - au moins sept - a touché un centre d’entraînement des Brigades al-Qassam. Ce centre se trouve dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.
Une autre série de frappes aériennes a touché le centre d’entraînement des Brigades al-Qassam au sud-ouest de la ville de Gaza.
Selon un communiqué de l’armée israélienne, les avions de chasse ont "frappé un site de production, de conservation et de stockage de matières chimiques brutes ainsi qu’un site de fabrication d’armes" appartenant au Hamas.
Les frappes ont eu lieu "en réponse au lancement plus tôt dans la journée de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël " mercredi.
Ces raids interviennent moins d’une semaine après une autre frappe aérienne au cours de laquelle des avions de guerre israéliens ont tiré 15 missiles sur un site du camp de réfugiés d’al-Maghazi, dans le centre de l’enclave, causant des dommages matériels et entraînant une panne d’électricité dans la zone.
Les frappes aériennes de la semaine dernière sont intervenues un jour après qu’un raid israélien meurtrier sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, a tué neuf Palestiniens et en a blessé 20 autres, dont l’un est décédé plus tard des suites de ses blessures.
Ces attaques ont été suivies d’une fusillade meurtrière perpétrée par un Palestinien à Jérusalem-Est, qui a fait sept morts, et d’une autre fusillade le lendemain, qui a blessé deux Israéliens.
Mercredi, le ministre israélien de la sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a déclaré que les roquettes palestiniennes étaient des représailles à sa décision de fermer les boulangeries tenues par des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, les qualifiant d’"absurdité".
Le bureau de Ben-Gvir a déclaré dans un communiqué que cette mesure visait à priver les terroristes en Israël, d’« avantages et de faveurs », qui, selon lui, sont refusés aux prisonniers ordinaires.
La démarche a été décriée comme « agressive » par les groupes de défense des droits et l’Autorité palestinienne.
Le mois le plus meurtrier depuis 2015
Un total de 35 Palestiniens ont été tués par les Israéliens en janvier, ce qui en fait le mois le plus meurtrier pour les Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée depuis 2015.
Six des victimes avaient moins de 18 ans, le plus jeune étant Omar Lotfi Khumour, âgé de 14 ans. Parmi les victimes figure également Majda Abdel Fattah Obaid, 60 ans, qui aurait été abattue alors qu’elle lisait le Coran à l’intérieur de sa maison.
La grande majorité des victimes ont été abattues par les troupes israéliennes, tandis que trois ont été tuées par des colons.
Plus de la moitié des personnes tuées se trouvaient dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, qui, avec Naplouse, fait l’objet d’opérations de recherche et d’arrestation quasi quotidiennes de la part des forces israéliennes depuis l’année dernière.
La violence israélienne en Cisjordanie est de plus en plus meurtrière et fréquente, entraînant une recrudescence de la résistance palestinienne armée.
Selon les données compilées par Middle East Eye, les forces israéliennes ont tué plus de Palestiniens en Cisjordanie occupée en 2022, qu’au cours de toute autre année civile depuis la deuxième Intifada.
Le bilan de janvier comprend des civils non armés et des combattants armés.
Le blocus israélien de la bande de Gaza, qui a dévasté la vie sociale et économique de l’enclave côtière palestinienne, en est maintenant à sa 15e année.
Le blocus terrestre, aérien et maritime, qui a commencé après la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006, a laissé deux millions de Palestiniens vivre dans une prison à ciel ouvert. Ce siège a été dénoncé comme une punition collective illégale en vertu du droit international.
Traduction : AFPS