Israël a lancé vendredi à l’aube des frappes aériennes sur la bande de Gaza assiégée, après que des roquettes aient été tirées depuis l’enclave palestinienne, suite à l’un des raids israéliens les plus meurtriers de ces dernières années en Cisjordanie occupée.
Les avions de guerre israéliens ont tiré 15 missiles sur un site du camp de réfugiés d’al-Maghazi, dans le centre de l’enclave, causant des dommages matériels et entraînant une panne d’électricité dans la zone, a rapporté l’agence de presse Wafa.
Les avions de guerre ont également détruit et incendié deux autres sites, dans le nord et le sud-est, selon l’agence.
Ces attaques font suite à des tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël dans la nuit de jeudi à vendredi.
Avant minuit, deux roquettes tirées depuis l’enclave ont été interceptées par le système israélien de défense antimissile Iron Dome, rapporte Haaretz.
Vers 4 heures du matin, trois autres roquettes ont été tirées depuis l’enclave, dont une a été interceptée par le Dôme de fer, tandis que les autres sont tombées à Gaza et dans une zone ouverte du sud d’Israël.
Le chef du mouvement Jihad islamique à Gaza a revendiqué la responsabilité des roquettes lors d’un rassemblement dans l’enclave vendredi.
Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat de part et d’autre.
"Les organisations terroristes de la bande de Gaza ont subi un coup ce soir sous le feu des FDI dans une série d’attaques", a tweeté le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
"J’ai ordonné à nos forces de sécurité de se préparer à l’action avec une variété de mesures offensives et de cibles de haute qualité, au cas où il serait nécessaire de continuer à agir jusqu’à ce que la paix soit rétablie pour les citoyens d’Israël."
Massacre à Jénine
Cette attaque intervient un jour après qu’un raid israélien meurtrier dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, a tué neuf Palestiniens et en a blessé 20 autres.
Plusieurs soldats lourdement armés sont entrés dans le camp jeudi matin, visant un bâtiment utilisé comme lieu de rencontre pour les résidents.
" Ce qui leur est arrivé est un crime contre l’humanité ", a déclaré à MEE Osama Mansour, 55 ans, un activiste local de Jénine. "C’est un crime à multiples facettes qui n’inclut pas seulement le meurtre de nos enfants, mais aussi l’attaque de civils et la destruction de biens palestiniens. "
Plus tard dans la journée de jeudi, un autre Palestinien a été tué lorsque les forces israéliennes ont tiré sur des manifestants dans la ville d’al-Ram, au nord de Jérusalem, qui étaient sortis pour protester contre les meurtres.
Un deuil national de trois jours, qui a débuté vendredi, a été déclaré par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a décrit le raid sur Jénine comme "un massacre du gouvernement d’occupation israélien dans l’ombre du silence international."
Le gouvernement d’Abbas a également annoncé qu’il mettrait fin à sa politique controversée de coordination de la sécurité avec Israël en réponse aux meurtres.
Ces derniers décès portent à 30 le nombre de Palestiniens tués cette année, dont au moins six enfants.
Selon les données compilées par Middle East Eye, les forces israéliennes ont tué plus de Palestiniens en Cisjordanie occupée en 2022 qu’au cours de toute autre année civile depuis la deuxième Intifada.
Au moins 220 personnes sont mortes dans des attaques israéliennes à travers les territoires occupés en 2022, dont 48 enfants. Sur le nombre total de morts, 167 provenaient de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et 53 de la bande de Gaza.
55 des personnes tuées en Cisjordanie l’année dernière l’ont été à Jénine - le chiffre le plus élevé de toutes les régions de la Palestine occupée.
Traduction : AFPS