Lundi, Israël a interdit à Khalida Jarrar, législatrice et prisonnière politique palestinienne emprisonnée, d’assister aux funérailles de sa fille, au lendemain du décès de celle-ci d’un arrêt cardiaque.
Khalida Jarrar, militante politique de premier plan et membre de l’organisation marxiste-léniniste Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a été condamnée en mars à deux ans de prison par un tribunal militaire israélien pour "incitation à la violence" et appartenance à une "organisation interdite".
Elle a été arrêtée à son domicile à Ramallah le 31 octobre 2019 et devrait être libérée de prison en septembre.
La fille de Jarrar, Suha, 31 ans, a été retrouvée morte dimanche soir dans sa maison de la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont rapporté les médias palestiniens. Les rapports indiquent qu’elle est morte d’une crise cardiaque et qu’elle avait déjà souffert de maladies, sans donner plus de détails.
Des militants palestiniens avaient demandé à Israël de libérer temporairement Khalida Jarrar. Une pétition en ligne affirmait qu’elle avait le droit de participer aux funérailles de sa fille.
Cependant, Rafael Gana, assistant du commissaire de l’administration pénitentiaire, a déclaré que la "demande de Jarrar ne remplit pas les conditions préalables à son examen".
"Le prisonnier est classé comme un prisonnier de sécurité", a écrit Gana, comme le rapporte Haaretz.
"Par conséquent, personne au sein de l’administration pénitentiaire, y compris le commissaire, n’est habilité à approuver cette demande", a-t-elle ajouté.
L’administration pénitentiaire a permis à Jarrar de passer un appel téléphonique à la place. La famille a décidé d’organiser les funérailles sans elle mardi, après avoir appris qu’elle s’était vu refuser une demande de libération temporaire pour y assister.
La police palestinienne examine toujours les circonstances de la mort de Suha. Toutefois, une enquête préliminaire ne fait état d’aucun acte criminel. Des sources familiales ont déclaré à Haaretz que le corps sera soumis à une autopsie.
La législatrice a été arrêtée pour la première fois en 1989 et détenue pendant un mois sans procès. En 2014, elle a été arrêtée pour la deuxième fois et condamnée à 15 mois de prison. Jarrar, qui était à la tête du comité des prisonniers du CLP entre 2015 et 2017, a été arrêtée une troisième fois en 2017.
Elle a finalement été libérée en février 2019, avant d’être arrêtée à nouveau neuf mois plus tard.
Traduction : AFPS