Khirbet Al-Majaz est l’une des douze communautés palestiniennes installées dans les collines désertiques du sud de la Cisjordanie. Le village est constitué de quelques structures sommaires et d’une école financée par l’Union européenne.
Devant le parterre de diplomates européens venus soutenir ces Palestiniens menacé d’expulsion, Nidal Younes, président du Conseil de la communauté locale palestinienne, raconte les destructions – mensuelles, assure-t-il – par l’armée israélienne. Sur ces 12 communautés palestiniennes, seules quatre ont été légalisées par Israël. Les autres sont menacées de destruction car elles se trouvent dans une zone déclarée militaire.
Les diplomates européens font le tour de la communauté. Un habitant les accueille dans la grotte qui lui sert de maison. Le combat judiciaire a permis aux habitants de rester sur place, mais pas de développer les villages. Une infraction de la part d’Israël à ses obligations internationales regrette le représentant de l’Union européenne, Sven Kühn von Bürgsdorff.
« L’administration israélienne ne fait rien pour que ces gens puissent non seulement rester, mais aussi vivre dans des conditions raisonnables et saines, explique le diplomate. Au contraire ce sont des ordres d’expulsions, des ordres de destructions, des ordres de confiscation qui sont émis. Le contraire de ce qu’elle doit faire selon la 4e convention de Genève. »
Après 20 ans de bataille judiciaire, un jugement définitif de la Cour suprême est attendu. Mais d’ores et déjà, les pays représentés ce lundi appellent Israël à ne pas détruire ces villages. Le déplacement de près de 1 000 habitants serait contraire au droit international et « fragiliserait la viabilité de la solution à deux États », jugent-ils.
>>Lire aussi : « Au sud d’Hébron, Kafka dans le désert » (Guillaume Gendron, Libération)