Photo : Les conséquences du massacre israélien à Beit Lahia dans la nuit de mardi 29 octobre © Quds News Network
L’ancien ministre israélien de la défense, Moshe Yaalon, a accusé Israël d’avoir commis des crimes de guerre et un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, faisant ainsi écho aux allégations de la Cour pénale internationale à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant.
M. Yaalon, ancien chef d’état-major de l’armée, a déclaré aux médias israéliens que les partisans de la ligne dure du cabinet d’extrême droite de M. Netanyahu cherchaient à chasser les Palestiniens du nord de la bande de Gaza et voulaient y rétablir des colonies juives.
« Je suis obligé de mettre en garde contre ce qui se passe là-bas et qui nous est caché », a déclaré M. Yaalon au radiodiffuseur public Kan dimanche.
« En fin de compte, des crimes de guerre sont commis. »
Dans une interview accordée à la chaîne privée DemocratTV, M. Yaalon a déclaré : « La voie sur laquelle on nous mène est celle de la conquête, de l’annexion et du nettoyage ethnique ».
Interrogé sur l’évaluation de la « purification ethnique », il a déclaré : « Qu’est-ce qui se passe là-bas ? Il n’y a plus de Beit Lahiya, plus de Beit Hanoon, l’armée intervient à Jabalia et en réalité, la terre est vidée de ses Arabes ».
M. Yaalon a été ministre de la défense de M. Netanyahou de 2013 à 2016 et a toujours été un fervent critique du premier ministre.
Le parti Likoud de M. Netanyahou l’a accusé de répandre des « mensonges calomnieux », tandis que le ministre des affaires étrangères, Gideon Saar, chef d’un petit parti de droite, a déclaré que ses accusations étaient sans fondement.
Le mois dernier, la CPI a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre de M. Netanyahu et de M. Gallant pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans le cadre du conflit de Gaza.
Cessez-le-feu « immédiat et permanent
Les Palestiniens accusent depuis longtemps Israël de procéder à un nettoyage ethnique à Gaza pendant le conflit en cours.
Dans une interview accordée à Al Jazeera, l’historien américano-palestinien Rashid Khalidi, professeur émérite Edward Said d’études arabes modernes à l’université de Columbia, a déclaré que le « génocide » qui se déroule à Gaza depuis octobre 2023 est « pire que n’importe quelle phase de l’histoire palestinienne ».
Ces dernières semaines, l’armée israélienne a intensifié ses attaques sur le nord de la bande de Gaza, affirmant viser les combattants du Hamas qui se sont regroupés, ce qui a forcé les civils à fuir la zone. Les agences des Nations unies affirment que les Palestiniens souffrent de plus d’un mois de siège militaire dans le nord.
Jeudi, le ministre du logement, Yitzhak Goldknopf, s’est rendu à la frontière de Gaza et a soutenu une initiative visant à rétablir les colonies dans l’enclave.
« La colonisation juive ici est la réponse au terrible massacre [du 7 octobre 2023] et la réponse à la Cour pénale internationale de La Haye », a déclaré M. Goldknopf, cité par les médias israéliens.
La plupart des puissances mondiales considèrent que les colonies construites sur le territoire dont Israël s’est emparé lors de la guerre de 1967 sont illégales et considèrent leur expansion comme un obstacle à la paix, car elles grignotent les terres que les Palestiniens veulent pour un futur État.
Dimanche, les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont réitéré leurs appels à un cessez-le-feu « immédiat et permanent » à Gaza lors de leur réunion au Koweït.
Les dirigeants ont « condamné avec la plus grande fermeté les crimes choquants et horribles commis par les forces d’occupation israéliennes dans la bande de Gaza dans le cadre d’un programme de génocide et de nettoyage ethnique » à l’encontre des Palestiniens.
Ils ont également salué les mandats d’arrêt de la CPI à l’encontre de M. Netanyahu et de M. Gallant.
Alors que les négociations se poursuivent en vue d’un insaisissable cessez-le-feu, les forces israéliennes ont frappé Beit Lahyia lundi, tuant au moins dix autres Palestiniens.
Le génocide israélien à Gaza a tué au moins 44 429 Palestiniens et en a blessé 105 250 depuis le 7 octobre 2023. Au moins 1 139 personnes ont été tuées en Israël lors des attaques menées par le Hamas ce jour-là, et plus de 200 ont été faites prisonnières.
Traduction : AFPS