Israël va construire 1355 nouveaux logements pour des colons juifs en Cisjordanie occupée, a annoncé dimanche le ministère de la Construction, dans un communiqué.
Le ministre de la Construction Zeev Elkin a indiqué dans un communiqué avoir lancé des appels d’offre pour ces nouveaux logements dans différentes colonies en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Ces nouveaux logements doivent s’ajouter aux quelque 2.000 annoncés en août par les autorités et qui doivent obtenir cette semaine un feu vert définitif du ministère de la Défense.
« Le renforcement de la présence juive (en Cisjordanie) est essentiel dans la vision sioniste », a déclaré Zeev Elkin, membre du parti de droite Nouvel Espoir, membre de la coalition gouvernementale dirigée par Naftali Bennett, chef du parti de droite nationaliste Yamina.
Le gouvernement, qui regroupe des formations de droite, du centre, de gauche et un parti arabe, a mis fin en juin à douze ans de règne de Benjamin Netanyahu.
Ces nouveaux logements doivent être construits dans sept colonies, notamment 729 à Ariel (nord), 346 à Beit-El (près de Ramallah) et 102 à Elkana (nord-ouest), ont détaillé les autorités israéliennes.
Le premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a rapidement dénoncé ce projet, appelant la communauté internationale à « faire payer à Israël le prix de ses agressions » contre les Palestiniens, « particulièrement après cette vague de construction dans les colonies ».
Au moins 675.000 Israéliens habitent aujourd’hui dans des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, où vivent au total plus de trois millions de Palestiniens. Or ces colonie sont contraires au droit international.
La Jordanie, pays voisin d’Israël où plus de la moitié de la population est d’origine palestinienne, a elle dénoncé « une violation du droit international » qui « met en péril la solution à deux Etats et la chance d’arriver à une paix juste ».
L’ONG israélienne anti-colonisation « La paix maintenant » s’est aussi opposée cette annonce, affirmant que le nouveau gouvernement n’était « pas un gouvernement de changement ».
« Il est triste de constater que quand l’extrême-droite se félicite de la quasi annexion de la Palestine par l’Etat d’Israël, les partisans au sein du gouvernement de la solution à deux Etats (une Palestine indépendante aux côtés de l’Etat hébreu, ndlr) restent muets », a commenté l’ONG.
Cette annonce intervient alors que le gouvernement a pris parallèlement des mesures pour améliorer le quotidien des Palestiniens, sans toutefois aborder la question délicate de la relance du processus de paix.
De plus, la coalition doit faire adopter d’ici la mi-novembre un budget d’Etat par les parlementaires, sans quoi de nouvelles élections seront déclenchées.
Or, selon les derniers sondages, de nouvelles élections pourraient notamment mener à une réduction du nombre de sièges pour des partis de droite membre de cette coalition hétéroclite.
Peu après l’annonce de nouvelles constructions dans les colonies, l’Etat hébreu a annoncé en soirée l’octroi de 9000 nouveaux permis de travail en Israël pour des Palestiniens.