Faisons pression collectivement auprès des membres du conseil de sécurité de l’ONU pour demander l’ouverture d’un corridor humanitaire limité dans le temps et l’espace pour assurer l’accès adapté aux besoins très urgents de la population civile gazaouie, et l’accès aux soins de 10 000 patients graves ne pouvant être soignés sur place.
Cette proposition ne doit en aucune manière interférer avec le processus d’auto détermination du peuple palestinien.
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Le corridor de Philadelphie, couloir de « l’amour fraternel” (zone tampon de 14 km de long à la frontière entre l’Egypte et le territoire palestinien de Gaza) mise en place en 1978 après les accords de camp David, est occupé depuis le 7 mai 2024 par les forces armées israéliennes, en violation flagrante du droit international.
Un blocus médical
Cette appropriation limite de manière drastique et inhumaine l’arrivée quotidienne de centaines de camions permettant la survie et les soins sur ce territoire occupé.
La population qui a pu résister aux bombardements, tirs de tanks et snipers, s’éteint , dans un silence international honteux, indigne et hypocrite, de soif, de faim, et de toutes les pathologies induites par le non recours à l’eau potable, l’assainissement, la nourriture et le stress traumatique permanent.
Le refus du gouvernement israélien d’évacuer le corridor de Philadelphie n’est pas recevable, pour nous soignants de retour de Gaza pour certains et pour nous, citoyens soucieux du respect du droit et de la liberté de chacune et chacun à vivre dignement, sur son territoire.
Nous exigeons l’ouverture d’un corridor humanitaire
Nous exigeons, à l’instar de l’ONU et de l’OMS, non seulement qu’un “cessez le feu” immédiat et permanent soit mis en place, mais également qu’au minimum, le corridor de Philadelphie devient immédiatement une zone tampon permettant :
– D’une part, l’entrée non limitative des médicaments, des dispositifs médicaux, des équipes soignantes, comme des denrées nécessaires pour la survie de 2.3 millions de civils sur un territoire dévasté.
– D’autre part, l’accès aux soins adaptés dans les hôpitaux à l’étranger de 10 000 patients graves ne pouvant être soignés dans les 4 hôpitaux encore fonctionnels sur les 38 préalablement existants.
La responsabilité de l’ONU
Le secrétaire général des Nations Unies est en mesure, dans les plus brefs délais, de mandater une mission d’évaluation technique, sous réserve de l’accord préalable des parties engagées, afin de faire valider la mise en place d’une force de maintien de la Paix des Nations Unies dans le corridor de Philadelphie.
Cette proposition ne doit en aucune manière interférer avec le processus d’auto détermination du peuple palestinien, et la perspective d’une solution politique acceptée par les états de Palestine et d’Israël, première étape nécessaire à l’intervention du Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette force d’interposition sous contrôle du conseil de sécurité doit exclure la participation de pays n’ayant pas une position de neutralité, comme ceux continuant à livrer des armes à l’une des 2 parties.
Un veto des USA au conseil de sécurité ne pourrait être éthiquement recevable en regard de la situation dramatique que personne ne saurait ignorer.
Lorsque "droit de se défendre" sans limites, et "guerre éthique" sont invoqués pour tout justifier, nous soignants et citoyens, actons que défendre le droit et son application pour tous, sans discrimination est une position conforme à notre conscience et à l’éthique. Ethique d’un vivre ensemble auquel chacune et chacun palestinien, israélien et de tout autre nationalité, a le droit.
Agissons ensemble, interpellez l’ONU avec nous
Si vous partagez cette invitation au vivre ensemble, au-delà des murs qui ne font que générer méconnaissance, peur et rejet, nous vous invitons à transmettre le présent courrier, tweets, messages, aux personnes suivantes qui ont la responsabilité et le devoir d’agir, et n’oublieront pas de porter ces valeurs humaines auxquelles nous tenons tant.