Bande de Gaza, Dimanche 7 mars 2004
A l’aube, l’armée d’occupation israélienne investit les camps de réfugiés de Nusseirat et Al Bureij. Des chars et des hélicoptères de combat appuient les troupes qui s’introduisent dans le camp, « à la recherche d’infrastructures terroristes ». 14 civils sont assassinés, dont des enfants, plus de 80 sont blessés. Israël annonce que ces attaques vont continuer. C’est chose faite dès l’après-midi, les chars et hélicoptères de l’armée d’occupation attaquent et veulent terroriser Yabad, petite ville près de Jénine.
Mais que veut donc provoquer Sharon ?
Les infrastructures terroristes sont à chercher et trouver à Tel-Aviv, dans les bureaux où le général Sharon planifie le chaos à Gaza.
Le plan de désengagement unilatéral de Sharon, que les USA s’apprêteraient à approuver, vise à évacuer 17 colonies de peuplement juives dont les résidents seront redéployés dans d’autres colonies -toutes illégales - en Cisjordanie.
Le désengagement s’arrête là, les forces militaires d’occupation resteront à Gaza, « sécurité oblige ».
D’où la nécessité tactique d’organiser le chaos en détruisant toutes les infrastructures palestiniennes qui tiennent encore après plus de 3 ans de destructions. Les violences inter-palestiniennes des semaines passées à Gaza ou Naplouse découlent de cette situation.
Dans la même logique de terre brûlée, Gaza est réduite à des ruines, l’économie est exsangue, la population est dans un dénuement total.
Le plan de désengagement à Gaza est en fait le premier volet du plan de séparation unilatéral, qui de fait annexera 55 % de la Cisjordanie et mettra en place des villes ghettos enfermées derrières les murs, coupées les unes des autres : définies avec ironie arrogante comme l’Etat Palestinien !
La volonté d’éradication, de nettoyage ethnique s’affiche effrontément. D’après un rapport du PCHR du 26 février au 3 mars, 14 Palestiniens, civils, ont été assassinés dont 7 dans des exécutions extra-judiciaires le 26 février et le 3 mars à Gaza. Dans le même temps en Cisjordanie, la construction du Mur d’annexion se poursuit malgré les manifestations des fermiers et de nombreux militants palestiniens, israéliens et internationaux. Des morts palestiniens encore.
Cette escalade israélienne dans la violence et la provocation c’est aussi le hold-up des banques palestiniennes à Ramallah la semaine dernière, la spoliation en cours de nouvelles terres palestiniennes à Hébron par des colons armés, l’encerclement par des jeeps israéliennes depuis plus de 24h du président Arafat dans la Muqata’a à Ramallah, avec jets de grenades lacrymogènes dans l’enceinte et tirs à l’extérieur sur les jeunes Palestiniens.
IL FAUT ARRETER SHARON !
Le droit international, les accords signés par le gouvernement israélien avec la communauté internationale et les représentants palestiniens sont encore une fois bafoués par les responsables israéliens. IL FAUT LEUR IMPOSER DE RESPECTER LES ACCORDS SIGNES.
On annonce la venue de Sharon en France en avril. Comment la France peut-elle accepter de recevoir un dirigeant criminel qui veut imposer l’apartheid et qui pratique le nettoyage ethnique au risque d’entraîner toute la région et son pays aussi dans un engrenage mortel.
La France ne doit pas se compromettre ainsi. Nous en appelons à nos autorités pour qu’elles ne trahissent pas les valeurs de liberté et de respect des droits dont elles sont les garants et dont nous, citoyens et électeurs, les tenons redevables.
Il faut stopper la politique de Sharon
Il faut des sanctions contre l’Etat d’Israël
Sharon persona non grata en France.
Paris, le 8 mars 2004