Photo : Imad al-Adwan (réseaux sociaux.)

Une vidéo d’Imad al-Adwan a commencé à circuler sur les médias sociaux jordaniens dimanche soir.

Ce matin-là, le député jordanien avait été arrêté par Israël, qui le soupçonnait de faire passer des armes et de l’or sur le pont du roi Hussein, également connu sous le nom de pont Allenby, qui relie la Cisjordanie occupée à la Jordanie.

Dans cette vidéo datant de mai dernier, on voit Adwan prononcer un discours au parlement jordanien et saluer le porte-parole officiel des Brigades Izzedine Al Qassam, l’aile militaire du Hamas.

Une autre vidéo qui circule largement prétend montrer des armes qui auraient été trouvées dans le véhicule d’Adwan alors qu’il traversait le pont. Selon Ammon News, trois sacs ont été confisqués, contenant 100 kg d’or, 12 mitrailleuses et 270 armes de petit et moyen calibre.

Son collègue, le député Khalil Attiyeh, a décrit Adwan à Middle East Eye comme un "nationaliste arabe" et a appelé à "être patient et à ne pas se fier au discours de l’occupant israélien."

Adwan est connu pour ses positions fermes en faveur de la cause palestinienne. Il a déjà critiqué le gouvernement jordanien pour son manque de fermeté face aux violations israéliennes de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem et aux bombardements de Gaza.

En mai 2021, il a coparrainé avec M. Atiyeh une lettre demandant l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël à Amman en réponse aux "attaques contre la mosquée Al-Aqsa" à ce moment-là.

Lors de la session parlementaire qui a accompagné la déclaration, il a demandé pourquoi l’ambassadeur de Jordanie était resté en Israël alors que des troupes attaquaient des fidèles dans la mosquée. Il a également suggéré d’organiser un vote de défiance à l’égard du gouvernement.

Ce ne sera pas la dernière controverse liée à Israël dont il fait l’objet.

Soutien à la Palestine

Imad al-Adwan, né en 1988, est l’un des plus jeunes députés jordaniens.

Élu en 2020 dans le gouvernorat de Balqa, au nord-est d’Amman, il n’appartient à aucun parti politique et est issu de l’une des plus grandes tribus de Jordanie, les Adwan.

M. Attiyeh a décrit M. Adwan comme un "homme respecté" qui a déjà occupé le poste d’adjoint du gouverneur de Balqa.

"J’appelle notre gouvernement à agir immédiatement sur le plan diplomatique, politique et juridique, indépendamment du contexte, des motivations et des affirmations d’Israël concernant la contrebande d’armes " a-t-il déclaré à MEE.

"Notre devoir national est de voir notre député retrouver son peuple. Nous ne pouvons pas laisser à l’ennemi l’occasion de porter atteinte à la dignité des Jordaniens en arrêtant un membre du Parlement.

Alaa al-Thieb est un journaliste politique jordanien qui était ami avec Adwan avant qu’il ne devienne député.

"Il était avocat et avait des ambitions comme tout jeune qui veut réformer" a-t-il déclaré à Middle East Eye, ajoutant qu’Adwan défendait haut et fort l’idée que la politique jordanienne et le parlement devraient mieux refléter la volonté du peuple.

"Il a même eu une altercation avec le premier ministre lorsqu’il s’est assis sur son siège et a refusé de le quitter pour protester contre la hausse des prix.

Adwan est notamment membre de la commission parlementaire sur la Palestine. "Il a toujours parlé au nom de la Palestine et d’Al-Aqsa" a déclaré M. Thieb.

"Il aime beaucoup la Palestine. Il déteste l’injustice, comme toutes les personnes honorables. Mais je ne crois pas à ce que les occupants [Israël] disent à propos de la saisie de tant d’armes sur lui. Je pense qu’il a été victime d’un chantage. L’importance de ce qui a été capturé reflète un mensonge. Je ne les crois pas.

Le ministère des Affaires étrangères suit le dossier

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a déclaré à Middle East Eye qu’il suivait l’affaire Adwan.

Le porte-parole Sinan al-Majali a déclaré : "Le ministère s’efforce de découvrir ce qui s’est passé et de le régler le plus rapidement possible."

Le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, a qualifié l’arrestation d’"incident très grave." L’exigence de base d’Israël serait de le traduire en justice et de lui faire payer le prix de l’acte grave qu’il a commis" a-t-il déclaré à Ynet.

En Jordanie, le soutien à Adwan est de plus en plus franc, certains croyant aux allégations et d’autres les rejetant comme une conspiration.

Le député Andre Hawari a semblé accepter les deux versions, déclarant qu’Adwani était accusé d’un "acte héroïque."

Il a déclaré dans un communiqué dimanche, "Ce matin béni de la fête de l’Aïd, nos cœurs de citoyens et de députés ont été réconfortés par ce que notre collègue du Parlement a fait pour remettre des armes de l’autre côté de la frontière aux résistants héroïques de la Palestine bien-aimée."

"Nous refusons le récit de l’entité oppressive [Israël] sur ce qui s’est passé, car elle peut dire ce qu’elle veut pour atteindre ses objectifs et nous sommes conscients de cela."

Les proches d’Adwan se sont rendus sur Facebook, appelant "les Jordaniens fiers et libres à se tenir à nos côtés dans une protestation solidaire avec un fils de Jordanie" et rappelant son soutien au peuple palestinien.

De même, la tribu Adwan a déclaré dans un communiqué : "Les proches du représentant Imad connaissent bien l’esprit patriotique et nationaliste qui l’anime, ainsi que sa sincérité et sa défense de la cause palestinienne, et les efforts qu’il déploie pour la soutenir et rendre leurs droits aux palestiniens.

"Indépendamment de la validité du récit de l’occupation, nos positions sont claires à l’égard de la cause palestinienne, et seuls quelques mètres séparent nos maisons de nos terres occupées en Palestine."

Traduction : AFPS