Le 22 mai 2023, la communauté bédouine qui vivait à Ein Samiya depuis les années 1970 a été contrainte de quitter sa terre.
Comment rester dans un lieu où jour après jour, nuit après nuit, et ce depuis des semaines et des mois, les colons ultra violents de la colonie de Kohav HaShahar et ceux de l’avant-poste voisin viennent terroriser les enfants, agresser les bergers, voler les brebis, couper les oliviers en un mot empêcher toute vie à cette communauté de 170 personnes.
Forcés de partir par la politique délibéré d’Israël qui n’en finit pas de vouloir achever le nettoyage ethnique commencé en 1947. Rendre la vie des Palestiniens impossible pour qu’ils partent et particulièrement celle des Palestiniens bédouins qui sont reconnus comme les gardiens de la terre, cette terre dont Israël veut s’emparer complètement de la mer méditerranée au Jourdain. Isolés, ils sont des proies si faciles pour des voyous sans fois ni lois qui agissent en toute impunité.
La Nakba qui continue, la tribu de Abu Najeh Ka’abneh (81 ans) la vit dans sa chair : depuis 1969 où Israël les a chassés de la région d’Hébron où ils vivaient, ils ont été déplacés de force à quatre reprises. Ils ont connu la réquisition des terres comme zones de tir pour l’armée d’occupation, les batailles devant les tribunaux de l’occupant, et à chaque fois les campagnes de terreur.
Depuis 5 ans à Ein Samiya, les colons ne leur laissaient aucun répit. La situation s’est particulièrement aggravée il y a 2 ans ; depuis le début de l’année 2023, avec l’avènement du gouvernement suprémaciste d’extrême droite, les colons ont été encouragés à les agresser toujours plus jusqu’à ce que rester devienne impossible.
Mais non, il n’est pas possible de laisser les criminels affirmer, comme en 1948, qu’ils ont choisi de partir ! Chassés par la terreur, ils sont victimes comme les 800 000 qui ont été chassés entre 1947 et 1949 du crime contre l’humanité de transfert forcé de population.