Hana Shalabi, une Palestinienne de 30 ans, libérée le 18 octobre 2011 dans le cadre de l’échange entre le Hamas et le gouvernement israélien, a été de nouveau arrêté le 16 février 2012. Elle observe une grève de la faim depuis 35 jours afin de protester contre les mauvais traitements qu’elle a subis et contre le régime israélien de détention administrative, sous lequel elle est emprisonnée, et qui permet aux autorités israéliennes de détenir des individus durant une période renouvelable indéfiniment sans qu’ils ne bénéficient de procès, et sans que les détenus ou leurs avocats puissent prendre connaissance des motifs de leur arrestation. Environs 310 Palestiniens sont actuellement détenus sous ce régime.
« Nous avons appris avec beaucoup d’inquiétude le transfert de Hana Shalabi lundi 19 mars à l’hôpital israélien Meyer, suite à la dégradation de son état de santé après 34 jours de grève de la faim. » a déclaré Jean-Claude Lefort, président de l’Association France Palestine Solidarité. « La pratique de la détention administrative, qui équivaut à une détention arbitraire, constitue une violation grave du droit international » a-t-il ajouté.
A deux reprises, un médecin de Physicians for Human Rights Israel a pu se rendre auprès de Hana Shalabi. Il a exprimé sa préoccupation au sujet de l’état de santé de la gréviste de la faim. Les examens médicaux ont notamment fait apparaître que Hana Shalabi souffre d’une atrophie musculaire avancée, d’un dépérissement, d’épuisement, de vertiges, de vives douleurs musculaires et de pertes de connaissance épisodiques.
L’ONG de protection des prisonniers palestiniens Addameer signale que 23 autres prisonniers se sont engagés dans une grève de la faim ouverte en signe de protestation contre la politique de détention administrative, suivie par les autorités d’occupation.
En raison de la pratique par Israël de la détention administrative et de la mauvaise volonté du tribunal militaire d’intervenir à propos de cette pratique, une grève de la faim fait fonction pour les détenus administratifs de seul outil non-violent utilisable pour protester et défendre leurs droits fondamentaux. Khader Adnan, un Palestinien de 33 ans, a mis fin le mois dernier à une grève de la faim de 66 jours après qu’Israël eut annoncé qu’il sera libéré en avril.