En grève de la faim depuis 19 jours pour protester contre sa détention administrative illégale. La prisonnière palestinienne Hana Yahya Al-Shalabi a envoyé un message par l’intermédiaire de Shirin Iraki, l’avocate du ministère des prisonniers qui lui a rendu visite dans la prison israélienne de Hasharon.
Dans sa lettre dédiée à la journée internationale de la femme, le 8 mars prochain, Hana Al-Shalabi affirme qu’elle poursuivra sa grève de la faim pour recouvrer sa dignité, la dignité du peuple palestinien et celle de toutes les femmes qui luttent dans le monde.
Elle poursuit : « je n’accepterai aucun compromis pour ma liberté et mon droit, je suis décidé à triompher pour la dignité et le droit de chaque palestinien à la liberté et à l’indépendance. Les gouvernements successifs de l’occupation n’ont jamais cessé de nous humilier et de nous asservir, de nous insulter et de nous torturer derrière les portes closes. Les femmes détenue dans les prisons de l’occupation continuent à payer le prix le plus élevé en raison de leur résistance à l’occupant usurpateur de la terre et des lieux saints ».
Hana Al-Shalabi ajoute que son arrestation et sa remise en détention administrative constituent un acte raciste, et une vengeance israélienne impitoyable qui ne tient compte d’aucune considération et qu’elle était protégée en vertu de l’accord de transaction sous les auspices de l’Egypte et la Croix-Rouge internationale. Elle déclare en outre que les accusations portées contre elle sont fausses et destinées à la domination et à l’humiliation.
Elle a déclaré que les autorités de l’occupation l’avaient arrêtée sous prétexte qu’elle avait la volonté et l’intention de les combattre. Ces affirmations ne sont qu’un moyen détourné, dit-elle, pour mépriser les lois internationales qui interdisent l’arrestation et la mise en détention administrative de façon arbitraire.
Elle a suggéré qu’Israël devrait arrêter tout le peuple palestinien parce que ce peuple porte en lui des intentions de liberté et aspire à se libérer de l’occupation. Israël est le seul pays au monde à détenir des citoyens sur les intentions.
Hana Al-Shalabi a salué le boycott décidé par les détenus palestiniens à l’encontre des tribunaux de la détention administrative, affirmant que ce mouvement tend à mettre fin à la dangereuse politique de la puissance occupante, appliquée arbitrairement contre les prisonniers et qui viole leurs droits fondamentaux.
L’avocate Shirin Iraki a signalé que Shalaby a été mise en isolement pendant quelques jours. Sa santé a commencé à se détériorer en raison de la grève et son poids continue à baisser. Depuis le début de la grève de la faim elle n’a subi aucun test médical. Elle ajoute que Hana n’attend rien de la justice israélienne ni de ses tribunaux, mais beaucoup de la solidarité nationale et internationale.
De son côté le ministre chargé des affaires des prisonniers Issa Qaraqe a appelé à faire revivre le 8 mars, journée internationale de la femme dans le village de Burkin, district de Jénine, ville natale de la captive Hana Al-Shalabi, en grève de la faim depuis 18 jours.
Et qu’à cette occasion, une manifestation de masse prendra son départ devant la tente des protestations et marchera dans Burkin pour exiger la libération de Hana Al-Shalabi et l’abolition de la détention administrative arbitraire, et pour exprimer leur solidarité avec tous les prisonniers dans les prisons de l’occupation.
Il a rappelé que plus de 900 femmes palestiniennes ont été détenues depuis 2000 dans les prisons de l’occupation, Parmi elles des mineures, des épouses et des mères de familles.
Il a souligné que Hana Al-Shalabi a passé 2 ans et demi en détention administrative et comme elle, 7 autres femmes prisonnières sont détenues dans la prison de Hasharon, elles sont victimes de négligence médicale et de mauvais traitements.
Malgré leurs peines et leurs souffrances, malgré les insultes et les menaces, les privations de cantines et le droit de visites, elles déclarent haut et fort leurs solidarités avec Khader Adnan et Hana Al-Shalabi et pour cela elles sont punies.
Le Ministère des prisonniers a appelé quant à lui à se joindre à la campagne internationale pour l’abrogation de la détention administrative arbitraire pour mettre un terme à la politique arbitraire de la détention administrative à l’encontre des prisonniers et des détenus dans les prisons de l’occupation israélienne.
Traduction : Moncef Chahed
Groupe de travail prisonniers