Karimah Abu Dalal, 30 ans, a été déclarée cliniquement morte dans un hôpital de Gaza alors qu’elle attendait l’autorisation de se rendre en Cisjordanie pour une deuxième transplantation de moelle osseuse, après une rechute de la leucémie qui qui s’est déclarée après la naissance de son fils.
Karimah, originaire du camp de réfugiés de An-Nuseirat au centre de la bande de Gaza, a appris qu’elle était atteinte de leucémie après la naissance de son fils Ahmad, il y a trois ans.
La maladie s’est rapidement étendue et Karimah n’a jamais pu allaiter son enfant. A 26 ans elle a subi une première greffe de moelle en Egypte mais six mois plus tard un rejet chronique du tissu transplanté s’est produit et depuis sa santé s’est rapidement dégradée.
Le mari de Karimah l’a amenée dans un hôpital de Naplouse au nord de la Cisjordanie, qui s’était récemment équipé pour les greffes de moelle osseuse. A Naplouse on l’a préparée pour une deuxième intervention chirurgicale.
Alors que les tests de compatibilité se poursuivaient et que la santé de Karimah continuait à se détériorer, elle a voulu revenir à Gaza pour ce qu’elle craignait être la dernière fois, afin de pouvoir dire adieu à sa famille et son enfant.
Après cette visite, Maher, le mari de Karima, l’a ramenée vers Israël afin qu’ils puissent se rendre dans l’hôpital de Naplouse où l’opération était planifiée. Mais quand ils sont arrivés au point de passage entre Gaza et Israël, les autorités israéliennes l’ ont empêchée de passer [1].
Informés de l’incident, plusieurs organisations humanitaires israéliennes et Médecins sans Frontières sont intervenus. Ils ont envoyé des rapports sur l’état de santé très grave de cette femme et des lettres de recommandation. Les Israéliens ont maintenu leur refus, affirmant que selon leurs « informations sécuritaires », Karima allait mettre un attentat à la bombe une fois qu’elle serait en Israël.
Des rapports supplémentaires produits par des médecins israéliens et internationaux ont été envoyés aux autorités militaires, expliquant que Karima était incapable de se tenir debout, et donc bien évidemment de prévoir et de commettre un attentat en Israël. Les services fanatiques de sécurité et de renseignement israéliens iont affirmé que la femme représentait un danger sécuritaire pour Israël.
“Ce qui me blesse le plus c’est la fausseté de leurs informations,” dit Maher. “Elles disent quoi, leurs informations, maintenant que ma femme est cliniquement morte ?”
Il dit avoir fait des demandes pour aller en Jordanie, comme alternative de traitement pour sa femme. La mère de Karimah qui devait l’accompagner pendant la durée du traitement a reçu l’autorisation de se rendre en Jordanie, mais pas Karimah.
Maher dit qu’il a déposé six recours auprès des tribunaux israéliens pour faire appel de la décision des autorités militaires et pour obtenir la permission de faire passer Karima par le point de passage d’erez dans le nord de la bande de Gaza. La raison donnée à chaque fois, pour refuser l’autorisation de quitter Gaza et donc l’accès au traitement ? Des « informations top secrètes des services de renseignements".