Après 40 ans en prison, Georges Ibrahim Abdallah, le plus ancien prisonnier politique d’Europe, est libérable depuis 25 ans. Il aura fallu 11 demandes de libération conditionnelle pour que le 15 novembre dernier sa libération soit accordée une troisième fois par le tribunal d’application des peines.
Par deux fois, alors que la justice d’application des peines avait décidé sa libération, les ambassades des États-Unis et d’Israël sont intervenues et ont obtenu des autorités françaises qu’elles le maintiennent en prison au prétexte qu’on ne libère pas un terroriste. Georges demande à être expulsé vers le Liban, dont les autorités ont déjà déclaré qu’elles sont prêtes à l’accueillir, demandant même cette expulsion. Déjà en 2013, le tribunal d’application des peines avait accordé cette libération sous condition d’une expulsion vers le Liban. Manuel Valls alors ministre de l’intérieur avait refusé de signer l’arrêté d’expulsion. Le motif ? Georges Abdallah refuse de se repentir. Depuis l’acharnement du gouvernement français a continué lui faisant courir le risque d’une condamnation à mort lente entre les quatre murs de sa cellule.
En théorie, rien ne s’oppose à ce que le plus ancien prisonnier politique d’Europe, communiste libanais, défenseur des droits des Palestiniens, puisse donc retrouver la liberté après plus de 40 ans d’emprisonnement. Une libération réclamée depuis longtemps par l’AFPS et de nombreuses personnalités et organisations de défense des droits humains.
C’est sans compter sur l’obstination du parquet national antiterroriste qui a fait appel de cette décision entrainant sa suspension immédiate jusqu’au traitement de cet appel. L’audience devant la Cour d’appel s’est tenue en décembre – sa décision est attendue le 20 février. Une décision qui sera prise encore une fois sous pression des États-Unis, partie civile au procès de Georges Ibrahim Abdallah en 1987, qui ont écrit à la Cour d’appel de Paris pour s’« opposer vigoureusement » à sa demande de libération conditionnelle.
Le combat pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, se poursuit donc et doit rassembler toutes les énergies possibles pour exiger dans l’unité la plus large que justice lui soit enfin rendue. Son maintien en détention se fait au mépris de la Convention européenne des droits de l’Homme. L’acharnement des autorités françaises contre Georges Abdallah n’a que trop duré. En 2025, il doit retourner vivre libre dans son pays, le Liban !