Photo : Nettoyage ethnique en live l’armée israélienne force les habitants du nord de la bande de Gaza à quitter leurs maisons et abris et procède à des arrestations de masse de civils palestiniens, 20 octobre 2024 © Centre palestinien pour les droits humains
Israël a tué au moins 640 Palestiniens dans le nord de Gaza depuis qu’il a assiégé la région il y a 17 jours, dont 33 depuis l’aube de lundi.
« Un génocide se déroule sur le terrain », a déclaré Tarez Abu Azzoum de la chaîne Al Jazeera, en provenance de Deir el-Balah dans le centre de la bande de Gaza. « Les civils sont piégés dans leurs maisons et il y a un black-out généralisé. La nourriture, l’eau et les médicaments sont épuisés ».
Alors que les attaques aériennes israéliennes ont touché plusieurs zones de Gaza, la concentration des attaques de l’armée reste dans le nord, en particulier dans le camp de réfugiés de Jabalia, a déclaré Abu Azzoum.
Par ailleurs, des femmes palestiniennes contraintes de fuir le nord de la bande de Gaza ont déclaré que l’armée israélienne séparait et arrêtait des dizaines d’hommes aux postes de contrôle, a rapporté le réseau Al Jazeera.
Abu Azzoum a déclaré que les secouristes ont récupéré les corps de cinq Palestiniens tués dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Au moins 18 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans un bombardement israélien à Jabalia, ont indiqué des sources médicales à Al Jazeera. Deux Palestiniens ont également été tués dans la zone d’as-Saftawi, au nord-ouest de la ville de Gaza, selon Al Jazeera.
Des soldats israéliens encerclent les écoles des Nations Unies qui abritent des personnes déplacées à Jabalia.
Dans un communiqué, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a déclaré que les forces israéliennes avaient démoli un ensemble de maisons à Jabalia lundi, tout en frappant au moins trois écoles de l’UNRWA.
Israël « pourrait être à l’origine de la destruction de la population palestinienne dans le gouvernorat le plus au nord de Gaza par la mort et le déplacement », alors que les bombardements se poursuivent dans l’enclave assiégée, a déclaré le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.
Cette attaque est le dernier épisode en date de l’assaut brutal d’Israël qui a tué plus de 42 600 personnes, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé 99 800 autres depuis octobre de l’année dernière - bien que les chiffres soient probablement bien plus élevés, des milliers de victimes étant enterrées sous les décombres.
Bien qu’Israël ait affirmé avoir vaincu le Hamas dans le nord de Gaza et à Jabalia au début du mois de janvier de cette année, il a lancé une nouvelle offensive dans cette région, dans le cadre de ce que les Nations unies et les groupes de défense des droits des Palestiniens craignent désormais être un effort visant à vider la ville de ses habitants palestiniens.
Dans un communiqué, l’Autorité palestinienne a déclaré qu’un « génocide » était en train de se produire « sous sa forme la plus claire et au vu et su du monde entier - marqué par le siège, la famine, les déplacements forcés, la destruction de bâtiments, les bombardements aériens, le ciblage de centres de santé et les massacres ».
« L’armée d’occupation oblige les habitants du nord de Gaza à fuir sous les bombardements ou à risquer d’être tués dans ce qui ressemble à un cercle de mort certaine », a déclaré le ministère des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne dans un communiqué.
L’incapacité de la communauté internationale à mettre un terme à cette « guerre d’extermination a enhardi Israël à poursuivre sa campagne meurtrière », ajoute le communiqué.
Les travailleurs humanitaires et les autorités sanitaires de Gaza affirment que la majeure partie de l’aide n’a pas atteint le nord de la bande de Gaza en raison des violents bombardements israéliens.
Hind Khoudary, d’Al Jazeera, également en reportage à Deir el-Balah, a déclaré que les forces israéliennes « envahissent les maisons, expulsant de force les résidents ». « Les gens appellent à l’aide », a-t-elle ajouté.
« Ils ne se sentent pas entendus malgré leurs efforts pour partager leurs expériences en ligne. Ils enregistrent des vidéos, mais restent pris au piège. Sans nourriture, sans aide et sans soutien, ils continuent de souffrir alors que les attaques aériennes israéliennes incessantes se poursuivent », a-t-elle ajouté.
Traduction : AFPS