Petit territoire de 360 km2, à l’histoire riche et complexe, Gaza ne fut pas toujours la cage exiguë où survivent avec peine quelque deux millions d’habitants, composés à 70 % de réfugiés de 1948 et 1967. Voie de passage entre l’Égypte et le Levant, le territoire, à l’époque plus étendu, a connu des heures florissantes comme des périodes de guerres, d’invasions, de catastrophes… et de résistance.
Les nombreux vestiges l’attestent. Vers 4 000 ans avant J.-C. des populations venues d’Égypte s’y installent. La domestication de l’âne, puis l’apparition de la métallurgie permettent l’avènement et le développement des échanges avec l’Égypte… c’est ainsi que commence l’histoire de Gaza dont le nom apparaît aux environs de 1400 avant J.-C.
Objet de convoitises, lieu de passage obligé, carrefour commercial, le territoire frappé à plusieurs reprises par la peste, voit s’installer alternativement des conquérants venus de l’Ouest et d’autres venus de l’Est : Égyptiens, Assyriens, Babyloniens, Peuples de la Mer (les Philistins débarquent sur la côte vers 1 200 avant J.-C.), Perses, Grecs, Romains, Croisés, Mamelouks et Ottomans… amenant des populations, des cultures et des religions diverses qui coexistent ou se combattent-, selon les époques. Des cités se créent (Tell Sakan, Tell al’-Ajjul, Tell Harubah…) des sanctuaires destinés aux diverses divinités sont édifiés, détruits (temple de Zeus Marnas remplacé par une église), changent de destination (l’église des Croisés transformée en mosquée)…Des périodes de forte croissance et de prospérité alternent avec des périodes de déclin. Gaza fut non seulement un centre économique agricole et commercial, mais aussi un centre intellectuel culturel et artistique, notamment au xiiie siècle ou pendant l’époque mamelouke.
En 1516, Gaza et sa région passent sous domination ottomane. Quatre siècles après, l’empire, allié de l’Allemagne, s’engage à ses côtés lors de la Première Guerre mondiale. Il en paie le prix fort, et Gaza avec lui. La ville est bombardée, les principaux monuments et le centre de la ville sont détruits.
Le 7 novembre 1917, Gaza tombe aux mains des Britanniques. En 1922, la Société des Nations confie le mandat sur la Palestine – qui inclut Gaza – à la Grande-Bretagne.
Après 1948, l’Égypte administre le territoire qui, divisé, devient la bande de Gaza, conséquence des accords d’armistice conclus entre Israël et l’Égypte. 200 000 à 250 000 réfugiés chassés par les forces israéliennes affluent. Huit camps sont créés, administrés par l’UNRWA. En 1956, lors de l’aventure militaire franco-israélo-britannique pour s’emparer du Canal de Suez, l’armée israélienne occupe Gaza où elle se livre à de nombreuses destructions, arrestations et exactions.
En 1967, à la suite de la guerre de juin, Israël occupe la bande de Gaza et installe des colonies. Le 8 décembre 1987 éclate dans le camp de Jabalya la première Intifada, qui embrase tous les territoires palestiniens occupés.
Malgré l’évacuation des colonies juives de Gaza et le retrait unilatéral des forces israéliennes ordonnés par Ariel Sharon en 2005, la bande de Gaza, sous blocus depuis 2007, demeure toujours un territoire occupé selon le droit international.