Est-ce le signe d’une détente durable ? Pour la deuxième semaine consécutive, les rassemblements de ce vendredi le long de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et le territoire israélien ont été marqués par des bilans moins lourds que ceux de ces sept derniers mois. Un Palestinien a été tué et 36 autres blessés par balles. Les négociations entre le Hamas au pouvoir à Gaza et le gouvernement israélien progressent. Mais cette accalmie toute relative reste fragile.
Chaque vendredi, les organisateurs de la « Grande marche du retour » attribuent un thème aux rassemblements le long de la barrière de séparation. Cette semaine avait été baptisée « la Marche continue », volonté affichée de poursuivre ce mouvement de protestation malgré l’avancée des négociations entre le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, et le gouvernement israélien.
Des milliers de personnes ont encore répondu à cet appel. Mais comme la semaine dernière, la majorité des manifestants s’est tenue à distance des grillages. Et le bilan annoncé par les autorités gazaouies est inférieur à ceux des mois précédents ; les autorités israéliennes, elles, n’ont pas dénoncé l’envoi d’engins explosifs et de cocktails Molotov de l’autre côté de la barrière.
Les deux parties semblent engagées à faire baisser la tension. Les négociations ont déjà porté leurs premiers fruits : une aide de 155 millions de dollars va être débloquée par le Qatar sur les six prochains mois
Mais les réticences de part et d’autre restent fortes. Le chef du Hamas à Gaza a assuré ce vendredi qu’il n’y a pas d’accord « avec l’occupation », signe probablement de grincements de dents au sein du mouvement. Quant au ministre israélien de la Défense, il critique les décisions de Benyamin Netanyahu, estimant que l’assouplissement du blocus est « une capitulation devant le terrorisme ».