Trois autres activistes ont été tués par des tirs israéliens depuis mercredi à Naplouse, en Cisjordanie.
Après avoir attaqué plusieurs cibles à Gaza dans la nuit, Israël a mené de nouveaux raids jeudi dans la journée, tuant huit membres du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle le territoire, deux combattants d’un autre groupe armé, quatre enfants et un civil.
Dans la soirée, l’aviation israélienne a effectué deux raids : l’un contre une voiture circulant dans le nord de la bande de Gaza, tuant deux Palestiniens, l’autre contre une voiture de la compagnie d’électricité, faisant un mort et un blessé, qui est ensuite décédé, selon des sources médicales.
Les enfants, âgés de 7 à 12 ans, ont été tués dans un raid aérien à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, alors qu’ils jouaient sur un terrain vague, selon des sources médicales.
Les raids, qui avaient fait onze morts mercredi à Gaza (cinq activistes du Hamas, quatre civils, un enfant de douze ans et un bébé de six mois), se sont intensifiés après le décès d’un Israélien, tué par la chute d’une roquette tirée par le Hamas près de Sdérot, dans le sud d’Israël.
Le porte-parole de l’Agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), Christopher Gunness, a "vivement condamné" la mort des enfants et appelé Israël à "ne pas mettre les civils en danger".
En visite à Tokyo, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a affiché sa détermination à poursuivre les opérations contre les lanceurs de roquettes.
"J’ai expliqué à la secrétaire d’Etat (américaine) que nous ne cesserons pas notre bataille", a déclaré M. Olmert après une rencontre avec Condoleezza Rice, également présente au Japon. "Nous obligerons les terroristes à payer un prix très élevé", a-t-il assuré.
Mme Rice, attendue la semaine prochaine au Proche-Orient, a pour sa part rendu responsable le Hamas de "ce qui se passe". "Les attaques de roquettes doivent cesser", a-t-elle déclaré. Elle a, en outre, exprimé sa "préoccupation" sur le sort des "personnes innocentes et la situation humanitaire à Gaza".
En Israël, le ministre de l’Intérieur Méir Sheetrit a appelé à "l’élimination" de la direction politique du Hamas, alors que son collègue à la Défense, Ehud Barak, brandissait la menace d’une opération terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza.
"Il faut se préparer à une escalade sur le front sud. Une opération terrestre de grande envergure est d’actualité", a-t-il dit.
A Gaza, Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas non reconnu par la communauté internationale, a condamné "les crimes successifs commis par l’occupation sioniste" et appelé les pays arabes à "sortir de leur silence regrettable et à agir d’urgence pour faire cesser l’agression".
En fin d’après-midi, un raid a visé une position de la "police" du Hamas dans le camp de réfugiés de Chati, à Gaza, à quelque centaines de mètres de la maison de M. Haniyeh, tuant un policier et faisant cinq blessés, selon des témoins et des sources médicales.
Devant les menaces, la plupart des locaux relevant du Hamas ont été évacués et les militants appelés à ne pas se servir de téléphones portables et à éviter les déplacements en groupe, selon un responsable du groupe.
En dépit des attaques israéliennes, vingt roquettes palestiniennes tirées de Gaza se sont abattues jeudi dans le sud d’Israël, faisant deux blessés, notamment à Sdérot et à Ashkélon, selon la police.
Les derniers décès portent à 6.194 le nombre de personnes tuées dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, pour la plupart des Palestiniens, selon un bilan établi par l’AFP.