« Ma famille est décédée quand la maison de mon oncle a été bombardée. Depuis ce jour, j’ai perdu goût à la vie ».
Dans le témoignage d’Alma 13 ans, résonne le désarroi de 2 millions de Palestiniens. Depuis le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est dévastée par une guerre d’une violence inouïe. Au moins, 38 000 personnes seraient décédées, 88 000 blessées et des milliers d’autres déplacées. Selon nos estimations, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes.
En 9 mois de guerre, la bande de Gaza est devenue l’un des endroits les plus dangereux au monde et plus encore pour des enfants.
© UNICEF/UNI580047/El Baba
Un champ de ruines
Dans ce petit territoire long de seulement 41 km, les maisons, les hôpitaux, les écoles ne sont plus que ruines. Selon l’OCHA, 60 % des habitations ont été endommagées et 65 % des routes sont inaccessibles.
© UNICEF/UNI457963/El Baba
Se déplacer est presque impossible. Sur place, les travailleurs humanitaires opèrent dans un contexte dangereux, parfois au péril de leur vie. Depuis l’escalade des hostilités, 273 d’entre ont été tués : c’est le plus grand nombre de victimes humanitaires de notre époque. Les convois, les ambulances, les entrepôts et des bâtiments comme ceux de l’UNRWA sont régulièrement la cible de frappes aériennes.
À cela s’ajoute une liste de règles et de restrictions imposées par les autorités israéliennes.
“Nous avons tenté à plusieurs reprises de fournir une aide supplémentaire et nous avons demandé à plusieurs reprises que les problèmes d’accès auxquels nous sommes confrontés depuis des mois soient résolus. Nos efforts pour fournir une aide vitale sont entravés par des restrictions inutiles, qui coûtent la vie à des enfants”, a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF
L’entrée de l’essence ou du matériel médical par exemple fait souvent l’objet de refus. Les cargaisons humanitaires sont minutieusement inspectées, de nombreuses fois, ce qui ralentit considérablement le processus.
Puis, une fois à l’intérieur du territoire, les convois humanitaires se heurtent à d’autres obstacles : routes impraticables, manque d’essence et difficultés de coordination entre les équipes.
Résultat, l’aide humanitaire qui devrait être acheminée en 3 jours met parfois jusqu’à deux mois pour parvenir aux populations.
À Gaza, les bombes tuent, mais la faim aussi
Sans eau ni nourriture, le spectre de la famine menace des millions de vies.
Depuis l’escalade des hostilités, plus de la moitié des infrastructures d’accès à l’eau ont été bombardées. Le plus souvent, ce sont les enfants qui ont la corvée de ramener de l’eau potable pour que leurs familles puissent boire et se laver. « Je passe 5 heures par jour à marcher et à trouver de l’eau pour ma famille. C’est épuisant » confie Mustafa, 10 ans.
Les marchés, les boulangeries et toutes les infrastructures qui permettaient autrefois d’avoir des vivres sont, elles aussi, détruites.
© UNICEF/UNI495580/ZAGOUT
Un accès aux soins presque impossible
“La réalité est bien sombre ici et plus particulièrement pour nous, médecins et personnels soignants. Nos capacités sont extrêmement réduites. Nous manquons de tout”, confie le docteur Mohammad Al-Hallaq
Les quelques hôpitaux qui tiennent encore sont débordés. Les patients s’entassent dans les couloirs, souvent à même le sol. Plusieurs d’entre eux ont dû être amputés, sans anesthésie. Des milliers d’autres n’ont pu être pris en charge faute de médicaments, d’équipements médicaux ou de consommables.
© UNICEF/UNI488704/Zaqout
On ne saurait parler de cette guerre sans évoquer les traumatismes profonds des enfants.
“Leur santé mentale est gravement affectée. Ils présentent des niveaux d’anxiété extrêmement élevés, des difficultés à dormir et ressentent des crises de panique à chaque fois qu’ils entendent les bombardements”, a déclaré Jonathan Crickx, responsable de la communication du bureau UNICEF Palestine
Apporter de l’aide, malgré les défis
En dépit des contraintes sécuritaires et logistiques, nos équipes restent mobilisées afin d’apporter l’aide humanitaire dont les familles ont tant besoin.
L’UNICEF réitère que tout enfant doit être protégé et avoir accès aux services essentiels.
Nous continuons de plaider pour :
Un cessez-le-feu immédiat et durable
Un accès humanitaire sûr et sans restriction pour atteindre les populations affectées, y compris dans le nord
La libération immédiate et inconditionnelle de tout enfant séquestré ainsi que l’arrêt de toute violation grave contre les enfants
L’ouverture de tous les points de passage pour l’acheminement de l’aide humanitaire et la sécurité des travailleurs humanitaires
L’accès en toute sécurité aux services de santé et l’évacuation des cas médicaux urgents
Le respect du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit
>> Voir plus de photos sur le site de l’UNICEF
Photo : Un garçon regarde par la porte de sa maison les ruines après le bombardement de la ville de Rafah, dans la bande de Gaza. © UNICEF/UNI485685/El Baba