Il s’agit aussi d’une guerre psychologique. En effet, dès le premier jour de l’offensive, les services du renseignement israélien ont envoyé des messages à longueur de journée, disant aux Palestiniens qu’ils devaient évacuer leurs foyers et ne pas venir en aide aux militants de la résistance.
Une habitante de Gaza, Hanan Al-Sarhi, raconte qu’elle a reçu un coup de fil chez elle venant d’une personne qui parlait un arabe approximatif. Elle lui disait que sa maison faisait partie des cibles de bombardement et risquait d’être détruite à tout instant. Tremblant de peur, elle se demande quoi faire. "Ma vie, mes enfants, ma maison… C’est une catastrophe si nous nous laissons tous chasser. Je ne sais pas quoi faire, comment réagir. L’aviation israélienne a bombardé beaucoup de maisons ces derniers jours et je crains qu’on connaisse le même sort", explique-t-elle.
Dana Safi, une fillette de 10 ans, a elle aussi reçu un message téléphonique similaire. "C’était une voix d’homme qui nous menaçait et nous disait qu’on allait détruire notre maison", se souvient-elle. "Elle avait très peur, rapporte sa mère. J’ai dû la consoler, en lui disant que ces appels étaient faits de manière aléatoire et que des milliers de foyers en avaient reçus." Les appels ont commencé dès le premier jour de l’offensive et ont semé la panique parmi des milliers de femmes et d’enfants. Le sociologue Mohamed Abdeljaber rappelle qu’Israël avait utilisé les mêmes moyens dans les années 2000-2001. Cela n’avait pas brisé l’esprit de combat de la résistance palestinienne, mais cela "a eu un grand impact sur les mères et les enfants".
De son côté, la compagnie des télécommunications palestinienne a informé tous ses abonnés qu’elle essayait d’empêcher l’utilisation des numéros palestiniens par les services israéliens.