7 décembre 2018
Les associations israélienne et palestinienne de défense des droits humains B’Tselem et Al-Haq ont toutes deux reçu un prix français prestigieux, en provoquant une réaction de colère des responsables israéliens.
Les cinq lauréats de 2018 du Prix des Droits Humains de la République Française, une récompense qui rend honneur à des personnes ou à des organisations qui défendent les droits humains, ont été annoncés mercredi.
La remise des prix aura lieu le 10 décembre au Ministère de la Justice à Paris, lors du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Il y aura parmi les participants le Premier Ministre français Édouard Philippe et la Ministre française de la Justice Nicole Belloubet.
En plus de B’Tselem et Al-Haq, il y a, parmi les lauréats, des défenseurs des droits humains de Chine, de Colombie, de Biélorussie et du Niger.
Réagissant à la nouvelle, le Directeur Exécutif de B’Tselem, Hagai El-Ad, a déclaré que c’était « un honneur particulièrement important de recevoir ce prix – conjointement avec nos collègues de Al-Haq – lors du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. »
« Nous, à B’Tselem et Al-Haq, partageons les mêmes valeurs et la même prise de conscience : que ce n’est qu’en mettant fin à l’occupation qu’il peut y avoir un avenir fondé sur les droits humains, l’égalité et la liberté. »
Le Directeur Général de Al-Haq, Shawan Jabari, a déclaré : « C’est un grand honneur pour Al-Haq que de recevoir ce prix prestigieux conjointement avec nos collègues de B’Tselem, qui sont nos partenaires dans la lutte pour la justice et pour un avenir meilleur sans oppression et sans occupation. »
“Ensemble, nous travaillons à mettre un terme à la culture d’impunité afin que les Palestiniens puissent bénéficier d’une pleine jouissance de leurs droits humains.”
La Ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, a traité B’Tselem de « cheval de Troie » et a déclaré que l’ONG devrait avoir honte de recevoir un prix en commun avec Al-Haq.
“Une fois encore B’Tselem s’emploie à célébrer un exploit contre Israël et les soldats des FDI [1]. C’est une organisation qui doit être exclue et dont les activités doivent être arrêtées, » a-t-elle ajouté.
Le ministre-adjoint Michael Oren, dans le même temps, a accusé la France d’attribuer « sa plus haute récompense aux organisations B’Tselem et al-Haq qui accusent Israël d’apartheid, nous discréditent sur le plan international, défendent le terrorisme, et soutiennent le BDS”, en ajoutant : “La même France ne peut affirmer qu’elle combat l’antisémitisme."
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers
(1) FDI : Forces de Défense d’Israël