[1] Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a menacé hier (3 juillet), au lendemain d’un attentat meurtrier à Jérusalem, de durcir les mesures contre les Palestiniens résidents de Jérusalem auteurs d’attentats, et notamment de détruire leurs maisons.S’il faut détruire des maisons, nous détruirons des maisons, s’il faut supprimer des aides sociales, nous supprimerons des aides sociales », a martelé M. Olmert lors d’une intervention à la conférence économique de Césarée, qui se déroule à Eilat, sur la mer Rouge. « Comme l’attaque perpétrée dans une yeshiva (en mars, qui avait fait huit morts), le terroriste venait de l’intérieur d’Israël (...), ce n’est pas comme les attentats perpétrés par des Palestiniens qui parviennent à franchir le mur de sécurité (...). Nous ne pensions pas que nous aurions à nous soucier de la population qui se trouve de notre côté du mur », a-t-il dit.
Quelque 250 000 Palestiniens vivent à Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël en 1967. Ils disposent de pièces d’identité de résidents israéliens et bénéficient de diverses facilités (liberté de circuler en Israël, allocations familiales, caisse maladie), mais ne sont pas citoyens israéliens.
Différents responsables examinaient hier la possibilité de raser la maison d’un Palestinien de Jérusalem-Est auteur d’un attentat la veille au centre-ville qui a tué trois civils israéliens avant d’être abattu. Le principe d’une généralisation d’une telle sanction était discuté par le procureur général de l’État et les responsables politiques et militaires concernés, à la suite d’une requête du gouvernement dans la foulée de l’attentat.
En 2005, le général Moshe Yaalon, un ex-chef d’état-major, avait ordonné la fin de cette pratique, une commission d’enquête militaire ayant conclu qu’au lieu d’être dissuasive, elle poussait les Palestiniens à perpétrer des attentats.
L’auteur de l’attentat d’hier, Hossam Dwayyat, 30 ans et père de deux enfants, habitait à Sour Baher, un village situé à Jérusalem-Est. Selon le commandant en chef de la police israélienne Doudi Cohen, il avait un casier judiciaire et a probablement agi « de façon isolée », car il n’était lié à aucune organisation palestinienne armée. Obéissant aux ordres de la police israélienne, sa famille a démonté la tente de deuil qu’elle avait installée à Sour Baher, devant la maison de son oncle, qui a été arrêté, a constaté un journaliste de l’AFP. Le ministre pour les Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a d’ores et déjà supprimé les allocations octroyées à la famille de Dwayyat, a indiqué à l’AFP un de ses collaborateurs.
Les formations de l’opposition de droite tentent par ailleurs de promouvoir six textes de lois prévoyant de priver les familles de terroristes de leur citoyenneté israélienne et de leurs droits afférents. Le numéro deux du cabinet Haim Ramon a déclaré aux journalistes qu’« il serait juste que la maison du terroriste à la pelleteuse soit détruite, mais cela n’empêchera pas l’attentat suivant ». Pour Meir Margalit, porte-parole du Comité contre les destructions de maisons, cette mesure héritée des lois d’urgence du mandat britannique sur la Palestine constitue « une punition collective ».
De son côté, le vice-Premier ministre Haim Ramon a jugé qu’une solution consisterait à prolonger une partie du mur érigé entre Israël et la Cisjordanie pour séparer de la ville plusieurs villages palestiniens actuellement inclus dans Jérusalem-Est. « Il y a des villages palestiniens qui n’ont jamais fait partie de Jérusalem. Ils y ont été annexés en 1967 », a-t-il dit à la radio militaire israélienne.
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