Trois jours après la rencontre réussie avec Emanuele Gerosa et son film One More Jump, l’AFPS du Pays de Morlaix a mobilisé de nouveau les ami-es de la Palestine pour poursuivre, sous un autre angle, les échanges sur la nécessité d’agir vite et fort en solidarité avec la population de la Bande de Gaza.
En sollicitant les témoignages de deux médecins français vendredi 26 novembre à Morlaix, pour une conférence débat sur l’urgence humanitaire à Gaza qui a eu lieu dans la commune de Pleyber-Christ devant plus de 50 personnes.
Dominique L.N. est chirurgien à Brest, il a participé à 7 missions médicales à Gaza entre 2002 et 2019, Jeanne D. est pédopsychiatre à Saint Brieuc, elle accompagne et supervise sur place quand elle le peut, sinon à distance, depuis 2017, un programme d’aide psychologique aux enfants de Beit Lahiya au Nord de Gaza, projet soutenu par l’AFPS.
Un peu plus de 50 personnes ont assisté à cette soirée témoignage sur la situation à Gaza organisée dans le cadre du Festival des Solidarités 2021 et on peut dire qu’elles ont été captivées par les restitutions d’expériences précises et documentées des deux intervenant-es.
D’abord, par la volonté affichée par Dominique L.N. de reprendre au plus vite son travail de chirurgien auprès de ses collègues palestiniens dans le but de soigner, d’évaluer les besoins, de transmettre et d’apprendre des techniques opératoires adaptées au contexte de guerre que connait Gaza. Il faut dire que depuis 2002, ce sont plusieurs centaines d’enfants et d’adultes qui ont été opérés et soignés lors de ses missions avec MSF, Médecins du Monde ou l’association Amani en partenariat avec les organisations médicales palestiniennes.
Ensuite, par l’exposé de Jeanne D. qui décrit avec autant de précision que d’empathie le travail de l’équipe du Centre de soins psychologiques approfondis de Beit Lahiya. Un centre créé en 2009 par Nabila Kilani qui s’est donné comme objectif de soigner les enfants qui souffrent de psycho-traumatismes, tout en accompagnant leurs familles. Un travail titanesque, tant les besoins et le nombre d’enfants concernés par les graves traumas directement imputables aux agressions militaires successives sont nombreux. Une situation aggravée par les bombardements de mai dernier et par l’ignoble blocus israélien, qui mettent en péril le développement psycho-affectif de toute une génération d’enfants de Gaza.
La motivation de l’AFPS du Pays de Morlaix à poursuivre leur action solidaire avec le peuple palestinien, résulte aussi de rencontres avec des personnes comme Dominique L.N., Jeanne D. ou encore Jean B., médecin anesthésiste venu les rejoindre pour témoigner lui aussi de l’urgence d’agir à Gaza. Des personnes qui mettent leurs compétences au service de la solidarité avec détermination et une connaissance parfaite des enjeux politiques et humains dans lesquels situer leur action.
Après un rappel sur l’actualité militante de l’AFPS concernant les campagnes de soutien aux ONG palestiniennes attaquées par les autorités israéliennes ou encore la menace d’expulsion pesant sur notre ami Salah Hamouri, plus de 35 convives ont prolongé cette passionnante rencontre par un moment convivial autour d’un repas solidaire.