Sur le toit de sa maison, Ghassan al Qeshaoui a installé deux bassins de pisciculture, plusieurs dizaines de salades et des plantes. L’eau circule en circuit fermé : les excréments des uns servent de fertilisant aux autres qui à leur tour purifient l’eau retournant vers les poissons.
Cet ingénieur hydrologue est spécialiste du traitement des eaux usées et il porte un regard alarmiste sur la situation dans la bande de Gaza. Les quatre stations d’épuration ne fonctionnent plus que quelques heures par jour et les eaux usées sont rejetées à la mer, avec des taux de pollution très élevés.
« Maintenant, ils rejettent à la mer de l’eau très peu traitée. Elle a un taux de 300 milligrammes par litre alors que la norme est de 50 à 70 milligrammes par litre », explique l’ingénieur.
Désormais, toutes les plages de Gaza sont polluées et Ghassan al Qeshaoui ne va plus se baigner dans la mer.
Mohamed tient une petite cafétéria sur l’une des plages de la bande de Gaza. Cette pollution, ce sexagénaire l’observe de manière quotidienne. « L’odeur n’est pas supportable. Surtout lorsqu’ils ouvrent les vannes des eaux usées. En général, c’est le soir, quand les gens viennent prendre le frais. Ils viennent manger chez moi, mais l’odeur n’est pas soutenable et ils s’en vont. »
Sur une plage déserte, une mère de famille regarde ses enfants se baigner. Pourtant, l’un de ses neveux est tombé malade après avoir été nager. « Ils veulent tout le temps aller se baigner. C’est comme un bonbon en chocolat. On ne peut leur interdire. » Cette mère de famille vient tous les jours à la plage avec ses enfants. Sans électricité, son domicile dans la journée est une étuve.